Critique : "La Revanche d'une Blonde" au Palace, à Paris

Temps de lecture approx. 5 min.

La Revanche d'une BlondeAprès de nombreuses péripéties, l’adaptation musicale de La Revanche d’une Blonde arrive enfin à Paris. Nous avons publié il y a peu les premières photos issues du showcase de présentation. Elle Woods, notre héroïne platine pose donc ses valises roses et son chihuahua au Palace pour un spectacle au dynamisme détonnant.

Elle Woods est la reine de la fac de Los Angeles en Californie. Adulée par les autres filles, elle est promise à Warner, un bellâtre ambitieux qui décide soudain de la plaquer, lui préférant une carrière dans le droit à Harvard, à l’autre bout du pays. Afin de reconquérir son homme, et comprenant que son look de fashionista blonde lui interdit d’être prise au sérieux, Elle relève le défi d’intégrer elle aussi la prestigieuse université, et de prouver au monde qu’elle est bien plus qu’une simple blonde…

Impossible de passer sous silence les problèmes techniques qui ont émaillés cette première dès l’ouverture du rideau. La malédiction de la sonorisation a encore frappé les scènes parisiennes et espérons que la production aura fait le nécessaire pour les représentations suivantes.

Hormis ces difficultés, qui sont certes révélatrices d’un manque de moyens certain, mais sur lequel nous ne nous étendrons pas, La Revanche d’une Blonde tient pourtant ses promesses. A commencer par la distribution.

Aurore Delplace (Mike, Laisse-nous t’aimer ; Cendrillon) incarne une magnifique Elle. Elle semble endosser le rôle avec aisance et communique généreusement son plaisir au public. Ce rôle exigeant, sur lequel repose quasiment l’essentiel du spectacle, est maîtrisé de bout en bout par Aurore Delplace qui, du chant, à la danse en passant par la comédie, constitue l’essence même d’une "triple menace" dans le plus noble sens du terme : une artiste qui excelle dans les trois disciplines.

Gravitant autour de la belle blonde, une galerie de personnages colorés mené par Lina Lamara (Big Manoir ; Kid Manoir) dans le rôle de la coiffeuse et confidente Paulette et Vanessa Cailhol (Mamma Mia! ; Cabaret) qui interprète Brooke, la star du fitness accusée de meurtre, à partir du deuxième acte. La première, donnant vie au personnage certainement le plus attachant de la pièce, révèle un pouvoir comique et une puissance vocale à toute épreuve. Vanessa Cailhol n’est pas en reste et double son jeu d’une performance physique notable ! Bien sûr, le triangle amoureux classique de notre héroïne est complété par le brillant Julien Salvia (Coups de Foudre ; Shrek) et par Kevin Levy (Anne, le Musical ; Un Violon sur le Toit) , légèrement plus en retrait.

Autour d’Elle, n’oublions pas le fameux "chœur grec" constitué de trois pom-pom girls hystériques dont chaque intervention provoque des réactions tout autant hystériques dans le public survolté.

Avec La Revanche d’une Blonde, le producteur Serge Tapierman rend hommage à la plus populaire et la plus légère des formes de comédie musicale de qualité. Une partition efficace et pertinente signée Laurence O’Keefe (Bat Boy) et Nell Benjamin, un texte finement ciselé par Heather Hach et adapté à merveille par Ludovic-Alexandre Vidal, une mise en scène sobre et des chorégraphies délirantes de peps de Jeanne Deschaux (mise en scène et chorégraphie originales de Jerry Mitchell), tous les ingrédients sont réunis pour livrer un divertissement pas aussi idiot que le titre de l’œuvre pourrait laisser sous-entendre.

Si l’humour, omniprésent, s’illustre particulièrement lors de passage d’anthologie tels que les fameux "cambre et claque" ou "gay ou européen ?", points culminants du deuxième acte, La Revanche d’une Blonde dénonce astucieusement de nombreux clichés machistes. Proche d’une réflexion militante, le propos de la pièce peut être vu comme une nouvelle incarnation du girl power des années 1990 avec une approche décomplexée et des plus divertissante, pour n’importe quel type de public.

Le rythme dans les jambes, les chansons en tête, un sourire éclairant le visage, on ressort de La Revanche d’une Blonde le cœur léger. Un spectacle réussi à conseiller à tous les amateurs divertissements où le dynamisme combiné de la musique, du chant, et de la danse font bon ménage avec un humour ravageur !


La Revanche d’une Blonde, de Nell Benjamin, Laurence O’Keefe et Heather Hach

Au Palace
8 rue du Faubourg Montmartre 75009 Paris

Depuis le 17 mai 2012 du mardi au samedi à 20h30, le samedi et dimanche à 17h00.

De 32 à 45 €.

Réservations : points de vente habituels

Mise en scène et chorégraphie : Jeanne Deschaux assistée de Félicien Pomarède

Adaptation française : Ludovic-Alexandre Vidal, Direction musicale : Mathieu Seradell, Direction vocale : Pierre-Yves Duchesne, Décors : Danièle Rozier, Costumes : Martine Bourgeon, Lumières : Régis Vigneron

Avec : Aurore Delplace, Julien Salvia, Vanessa Cailhol, Kevin Levy, Lina Lamara, Stéphane Métro, Tiffanie Jamesse, Marie Glorieux, Calypso Larrazt Llop, Julie Herbillon, Christophe Borie, Céline Delaveau, Nicolas Turconi, Eric Traonouez, Véronique Hatat, Marianne Orlowski, Bastien Desplan et Nicolas Moya

Site Internet : larevancheduneblonde-lemusical.fr

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