Critique d'album : "Saturday Night Fever – Music Inspired by the New Musical"

Temps de lecture approx. 4 min.

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En guise de prélude à l’arrivée sur scène du spectacle au Palais des Sports en février 2017, les producteurs de Saturday Night Fever (La Fièvre du Samedi Soir) viennent de sortir un album de reprises dance signées par divers artistes français et internationaux.
Objectif : faire résonner les tubes disco des Bee Gees en boucle dans les oreilles du public !

L’approche imaginée par l’équipe de production de cette nouvelle adaptation scénique du film de 1977 reste pour le moment mystérieuse : contrairement à la comédie musicale créée à Londres il y a près de 20 ans, Saturday Night Fever sera en France un « dancing musical » dont les deux personnages principaux ne chantent pas.
Aux côtés des deux danseurs stars Fauve Hautot et Nicolas Archambault, le showcase auquel nous avions pu assister au mois d’octobre présentait en toute discrétion un trio de chanteurs (Stéphane Rizon, Flo Malley et Nevedya) venus interprétés en direct deux titres issus du spectacle et du film culte.
Pourtant, l’attraction musicale restait bel et bien les nouvelles versions électro qui tournent à plein tube à la radio, dont le premier single « If I Can’t Have You » de la jeune Jess Glynne. 
Ce sont ces dix titres, accompagnés de quelques remixes, qui composent l’album Saturday Night Fever – Music Inspired by the New Musical sorti le 2 décembre dernier.
La Fièvre du Samedi Soir v2.0
Les artistes ayant collaboré à cet album concept/hommage (on ne sait pas trop comment le qualifier, ni quel rôle il jouera dans le cadre du futur spectacle) sont relativement dans l’air du temps. Si Kylie Minogue (qui reprend « Night Fever ») et Madcon (en collaboration sur la version 2016 de « Into Disco Inferno ») n’ont pas signé de tube depuis quelques années, ils restent des noms connus à l’international qui donnent une certaine crédibilité au projet.
Les participations de Julian Perretta, Alex Newell (Glee), Zak Abel, Tal ou encore Icona Pop, tout comme les riffs de guitare du légendaire Nile Rodgers, sont en revanche un choix pertinent pour toucher un nouveau public – majoritairement adolescent ou jeune adulte – qui ne connaît vraisemblablement pas l’œuvre originale.
L’intérêt de l’album reste pourtant tout relatif, pour l’amateur de théâtre musical, tout comme pour le fan de disco ou le spectateur lambda.
Faire du « bof » avec du vieux
« If I Can’t Have You », « Night Fever » et « A 5th of Beethoven » (dans une réinterprétation disco-dance signée par le producteur Ofenbach) jouissent d’une très belle production pop émaillée de surprises, qui leur confère une qualité tubesque. Le reste de l’album ne vole malheureusement pas aussi haut.
Tout d’abord, parce que sans les voix inoubliables des frères Gibbs, ces chansons se retrouvent amputées de leur principal signe caractéristique : « You Should be Dancing » accroche agréablement l’oreille sans jamais réellement décoller, tout comme les reprises de « Staying Alive » et « More Than a Woman ».
Le reste de la tracklist sombre dans les pires clichés de la dance (« Tragedy » par Icona Pop, reprise d’un titre des Bee Gees absent du film, mais intégré à la première adaptation scénique) et du genre « tropical house » dont les ondes sont envahies depuis quelques temps.
C’est formaté, aseptisé, sans créativité, et cela atteint même un niveau de médiocrité proprement infernal avec « Into Disco Inferno », reprise de « Disco Inferno » du groupe The Trammps, sur laquelle le groupe de hip-hop Madcon s’adonne à un rap urticant.

La jeune Tal, unique voix française de l’album, se débrouille du mieux qu’elle peut avec un accent anglais maladroit. Elle n’arrive pourtant pas à sauver un arrangement dispensable qui fait perdre à la chanson « How Deep is Your Love » tout le charme de sa version originale.
Les remixes ne présentent pas grand intérêt non plus, à part celui d’être calibrés pour une diffusion en club qui martèlera un peu plus ces mélodies célèbres.
À quoi nous attendre ?
Nous attendons donc avec impatience et un peu d’appréhension de découvrir le spectacle sur scène : toute la qualité de cette nouvelle version résidera dans la capacité de l’équipe créative à trouver le juste équilibre entre la modernité éphémère de ces réinterprétations pop, et la magie intemporelle des tubes discos originaux.
Avec aux commandes les producteurs des spectacles Les 3 Mousquetaires et Robin des Bois, on peut en tout cas s’attendre à un grand spectacle populaire qui en met plein les yeux.


Saturday Night Fever (affiche)Saturday Night Fever – La Fièvre du Samedi Soir
Au Palais des Sports de Paris à partir du 9 février 2017
34 Boulevard Victor
75015 Paris
puis en tournée dans toute la France jusqu’au 27 Janvier 2018

Adaptation : Philippe Hersen ; Productions : Gilbert Coullier, Roberto Ciurleo, Robin Production ; Mise en scène : Stéphane Jarny ; Scénographie : Stéphane Roy
Avec: Fauve Hautot, Nicolas Archambault, Flo Malley, Stephan Rizon, Gwendal Marimoutou, Fanny Fourquez, Vinicius Timmerman
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