Critique : "Marry Me A Little" au Studio Marigny de Paris

Temps de lecture approx. 4 min.

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L’intérêt de Jean-Luc Choplin pour Stephen Sondheim n’est plus à démontrer. Déjà très présentes au Théâtre du Châtelet lorsqu’il en était directeur, les œuvres du génial compositeur américain suit son ancien directeur à Marigny, pour accueillir Marry Me A Little, une revue construite à partir de chansons non retenues des comédies musicales de Sondheim, comme Company, Follies, A Little Night Music et d’autres. 
A quelques encablures des Champs-Elysées, le Théâtre Marigny fait partie des très beaux théâtres parisiens. Il cache également un petit trésor, une petite salle annexe qui a rouvert ses portes en novembre 2018 après de longues années de fermeture : le Studio Marigny, anciennement Salle Popesco lors de sa création dans les années 1970. Et c’est dans ce joli écrin de presque 300 places pas toutes occupées que nous nous sommes installés pour découvrir Marry Me A Little.
Une ambiance intimiste et des artistes talentueux
A notre arrivée, nous découvrons une scène qui ressemble à un petit appartement, avec un lit et un salon, séparés par une bibliothèque constituée de cases ouvertes. Dans ce décor créé par Philippine Ordinaire vont évoluer trois personnages, censés vivre en parallèle dans trois appartements voisins. Nous y découvrirons deux voisins, une femme et un homme, qui se rejoignent en chantant dans leur solitude, accompagnés au piano par une voisine, interprétée par Charlotte Gauthier.

C. Gauthier, D. Thantrey, K. McLaren © Julien Benhamou

Le spectacle s’ouvre sur une partie instrumentale de plusieurs minutes qui voit s’installer les différents personnages dans leur environnement. Très théâtrale, cette scène laisse penser que les auteurs ont su construire un véritable musical à partir de chansons d’origines très diverses, comme l’ont fait les auteurs de Mamma Mia!, par exemple. 
Bien connus des spectateurs du Théâtre du Châtelet, Kimy Mc Laren (Into the WoodsCarousel) et Damian Thantrey (Into the Woods ; Kiss Me Kate) ne déçoivent pas. Ils dégagent une véritable présence théâtrale, et leurs voix lyriques s’accommodent parfaitement des partitions parfois complexes de Sondheim. Quant à la musicienne, elle constitue un personnage à part entière, souvent à bon escient.
Une création technique impeccable mais un sentiment de sous-énergie
Sans être révolutionnaire, la mise en scène de Mirabelle Ordinaire utilise à bon escient l’espace et les différents objets du morceau d’appartement dévoilé sur scène. La direction d’acteurs travaille bien ces personnages qui évoluent indépendamment les uns des autres dans ces appartements identiques, sans jamais se croiser. Pour ne rien gâcher, le spectacle est interprété dans sa langue originale, des surtitres étant proposés et parfaitement synchronisés au-dessus de la scène. Enfin, l’acoustique impeccable du Studio Marigny et la parfaite sonorisation complètent une création technique en tous points réussie.
Pourtant, malgré la qualité de ses ingrédients, le spectacle n’arrive pas à nous transporter. Beaucoup de chansons sont des ballades, qui s’enchaînent sans lien véritable, donnant peu de rythme à l’ensemble. Malgré quelques idées intéressantes citées plus haut, la mise en scène contribue à ce sentiment d’apathie, et englue quelque peu le spectacle dans une relative monotonie. Si l’on retrouve par moments la théâtralité magique de l’écriture de Sondheim, force est de reconnaître que les chansons sélectionnées ne sont pas les meilleures jamais écrites par le compositeur américain. 

D. Thantrey, K. McLaren © Julien Benhamou

Les applaudissements sont d’ailleurs hésitants et timides durant l’heure que dure le spectacle. Cela dit, certains tableaux offrent tout de même de jolis moments, comme « Your Eyes Are Blue » qui marque le début d’une séquence plus soutenue et donc plus intéressante.
Il convient de rappeler que nous assistions à la première du spectacle, ce qui a pu peser sur notre ressenti. Cependant, à moins d’être un inconditionnel de Sondheim, il sera difficile de se laisser cueillir par l’émotion en assistant à ce spectacle. Malgré une création et une technique impeccable, l’œuvre ne semble pas assez consistante pour être réellement intéressante
Découvrez ci-dessous le teaser de Marry Me A Little, version Studio Marigny :


Affiche de Marry Me a Little au Studio Marigny - 2019

Marry Me a Little, de Stephen Sondheim, Craig Lucas et Norman René
Du 30 janvier au 24 février 2019
Du mardi au samedi à 21h, le samedi à 16h et le dimanche à 17h.
Au Studio Marigny – Théâtre Marigny
Carré Marigny
75008 Paris

Musiques et paroles : Stephen Sondheim ; Conception : Craig Lucas et Norman René ; Mise en scène : Mirabelle Ordinaire ; Décors : Philippine Ordinaire ; Lumières : Nathalie Perrier ; Chorégraphie : Emma Kate Nelson ; Piano : Charlotte Gauthier
Avec Kimy McLaren et Damian Thantrey
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