Critique : "Swinging Life" à l'Alhambra

Temps de lecture approx. 4 min.

Swinging Life, du 2 au 28 juillet 2009 à 20h30 à l’Alhambra (de 15 à 30€). Une épopée musicale à travers toutes les facettes de la musique noire américaine. Une bonne dose de talent, une énergie débordante.


Rythme et énergie

Dès les premières notes de "Sing Sing Sing", le numéro d’ouverture, le rythme de Swinging Life promet de ne pas décevoir le public. Lumières, musiciens, artistes, danses… la barre est placée très haut, le niveau est là. Le spectateur peut se rassurer, la soirée ne le laissera pas sur sa faim.

Idée et inspiration

L’idée derrière Swinging Life est de mettre en scène un panel de classiques du blues, du jazz et, comme son nom l’indique, du swing. Le tout interprété par 6 musiciens et 8 chanteurs à l’énergie et au charisme incontestables. Valéry Rodriguez, à l’initiative du projet, a souhaité réunir de jeunes talents d’horizons divers. Les parcours de ces artistes sont donc complémentaires, même si la plupart ont contribué au succès du Roi Lion à Mogador en incarnant les doublures des personnages principaux. Parmi les musiciens, on reconnaitra au piano et à la direction musicale le talentueux Jan Stumke (alias Jan Dark lorsque l’artiste se produit en solo).
Enfin, à l’image du message véhiculé par le patchwork de la pièce (pas de véritable histoire mais plutôt une succession de saynètes), la diversité ethnique et géographique est également au rendez-vous.

Sous la forme d’une revue rondement menée, Swinging Life est découpée en quatre actes aux accents bien distincts. Une première partie évoque le swing du Jazz des années quarante : ambiance new yorkaise à la Cotton Club en prime ! Sans temps mort, les artistes interprètent ensuite des extraits de comédies musicales, un beau clin d’œil à un style engagé contre l’exclusion et pour l’assimilation des différences. Après l’entracte, le show reprend avec "On Broadway" des Drifters, rendu populaire par George Benson (dans All That Jazz de Bob Fosse). Sur une note plus humoristique, la troupe flirte sur des rythmes plus rock, puis enfin, un final délirant clôture cette revue avec une touche de gospel teintée de disco, esprit Motown.

Les musicals auxquels Swinging Life rend hommage ? Un florilège de revues et de créations originales, un voyage dans le temps, un plongeon dans une encyclopédie du meilleur de la musique black. On retrouve ainsi : Play On, une revue de 1997 avec des airs de Duke Ellington, et Blues in the Night, une autre revue du grand Duke (1980).
The Life, un musical de Cy Coleman de 1997 sur le milieu de la prostitution new-yorkaise. The Color Purple, l’adaptation du roman du même nom, avec des musiques de Brenda Russell, Allee Willis et Stephen Bray, une production d’Oprah Winfrey et Quincy Jones en 2005. Smokey Joe’s Café, une revue de 1995 reprenant des standards du rock ‘n’ roll et de rythm and blues. Dreamgirls, le succès de Henry Krieger de 1981 sur l’ascension à la gloire d’un groupe féminin dans le style Motown.

Talent et maîtrise

Cette énergie débordante qui caractérise décidemment Swinging Life (difficile de qualifier le spectacle par un autre terme…) est parfaitement canalisée et éclabousse un public béat dont les pieds ne peuvent s’empêcher de battre la mesure. Des moments de pure émotion émaillent chaque tableau, avec des solos saisissants de chaque interprète, les Américains appelleraient ça des "showstoppers"… Une mention spéciale pour Ananda Seethanen et Mélina M’Poy.

Servi par une production et une mise en scène impeccables (Jean-Michel Fournereau), de nombreux costumes aussi élégants que décalés (signés Sami Bedioui), et des chorégraphies dignes de Broadway (Valérie Masset), Swinging Life est une valeur sûre, un pur moment de bonheur, un spectacle incontournable cet été.

On ne peut que souhaiter une future reprise de Swinging Life pour continuer à séduire le public français. That’s entertainment!


Swinging Life
Idée et livret : Valéry Rodriguez. Scénographie et mise en scène : Jean-Michel Fournereau. Arrangements et direction musicale : Jan Stumke. Chorégraphies : Valérie Masset. Costume : Sami Bedioui. Lumières : Denis Koransky. Son : Karim Mechri, Leslie Marc.

Interprètes : Nelly Celerine, Mélina Mariale, Mélina M’Poy, Ananda Seethanen, Mathieu Boldron, Germaine Depry, Thierry Picaut, Valéry Rodriguez
Musiciens : Alex Poyet (batterie), Pascal Vaucel (guitare), Clément Blumen (basse), Jean-François Fierling (saxophone), Chritophe Jambois (clavier).

Myspace du spectacle : www.myspace.com/swinginglifemusical

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