COMPTE RENDU : « Fascinating! » – le nouveau Chatelet Musical Club 2025

Temps de lecture approx. 6 min.

Pour la cinquième année consécutive, le Châtelet Musical Club a marqué la rentrée parisienne avec une présentation de saison aussi festive qu’audacieuse. Désormais incontournable pour les amateurs (ou pas) de comédie musicale, cet événement gratuit s’est offert un nouveau format spectaculaire en investissant l’espace public. Malgré une météo capricieuse, artistes et spectateurs ont célébré avec ferveur un art plus vivant que jamais.

Un nouveau format à ciel ouvert, en plein cœur de Paris

Le pari était osé : sortir le Châtelet Musical Club de son théâtre pour l’installer en plein air, sur la place du Châtelet, au croisement de rues fermées pour l’occasion. Une scène éphémère a pris place, ouverte sur tous les côtés, permettant au public frontal mais aussi aux badauds, touristes et promeneurs d’assister au spectacle. L’expérience avait des airs de West End Live à Trafalgar Square, transposée dans un décor unique : Paris et ses monuments en toile de fond.

Le public est venu nombreux malgré une météo incertaine, prouvant que la comédie musicale sait conquérir au-delà de ses fidèles. Les passants se sont arrêtés, interpellés par la puissance des voix, la complicité des artistes et la convivialité d’un événement hors normes. La technique a su se mettre au service de cette fête : sonorisation de qualité, enchaînements fluides, organisation solide. Ni la pluie, ni le vent, ni même les sirènes de pompiers ou les klaxons des voitures de police n’ont réussi à troubler la magie.

Des performances généreuses et des instants inoubliables

L’infatigable Jasmine Roy à la présentation a rythmé l’après-midi avec humour et pédagogie. Animatrice aguerrie, elle a su capter le public tout en s’amusant des aléas du plein air. Sur scène, les artistes se sont succédé, chacun apportant une couleur différente. Nathan Desnyder (Chat Botté, le Musical, le Roi Lion, Company…)  a lancé le spectacle, suivi de Virginia Sirolli qui a osé un détour inattendu avec “Les poissons” (La Petite Sirène), transformé en moment comique irrésistible. Artus Mael et Fanny Chelim (La Classe Libre, Promo VII)  ont impressionné respectivement avec une version française de “Don’t rain on my parade” (Funny Girl) et « I love Betsy » (Honeymoon in Vegas), tandis qu’Antoine Le Provost, particulièrement présent cette saison (Cher Evan Hansen, Gypsy, Monte Criste le spectacle musical) , a confirmé son statut d’artiste déjà accompli avec une maîtrise vocale et scénique désarmante de facilité. Josua Lebraud, baryton-martin, a pour sa part montré l’étendue et la richesse de ce registre en promenant sa voix sur toute la partition.

Toujours au piano, Nima Santonja a donné le ton, complice des chanteurs et moteur de l’énergie partagée avec le public. Dans ce format dépouillé, on a vu ses sourires en coin et le plaisir palpable d’accompagner ces artistes avec spontanéité et authenticité.

L’un des moments les plus marquants reste sans doute la création surprise d’un “boysband éphémère” réunissant Antoine Le Provost, Josua Lebraud et Nathan Desnyder. Ensemble, ils réinventent “Les démons de minuit” dans un medley « comédie musicale » à l’écriture ciselée et à ‘humour irrésistible, intégrant une multitude de clins d’œil à Broadway et aux plus grands classiques du genre. Accompagnés par la composition musicale de Dov Milsztajn qui intègre les accords et notes si reconnaissables des grands airs de comédie musicale, ce numéro est une pépite du genre où s’enchainent une foule d’allusions aux spectacles de saisons passées (Les Misérables) ou celle à venir (Chicago), sans oublier une incursion dans le monde merveilleux de Disney (clin d’œil amusant quand on connait le parcours de chacun de artistes avec le parc parisien). Un numéro aussi jubilatoire qu’inattendu, qui a fait rire, chanter et applaudir un public conquis.

L’après-midi s’est conclu par un final grandiose lors duquel le Chœur Sotto Voce a repris « laissez-moi danser » (Dalida) avec sa précision, son enthousiasme et son énergie communicative. Une conclusion qui a laissé les spectateurs le cœur léger, ravis d’avoir assisté à un performance unique qui dépasse la simple présentation de saison.

Un CMC plus vivant que jamais

Le CMC réaffirme donc sa volonté de décloisonner les styles et d’offrir une vitrine aux talents d’aujourd’hui en étant capable de fédérer les passionnés et de séduire les curieux.

Cette saison, trois rendez-vous sont annoncés, et après une telle ouverture, l’attente est immense (n’attendez pas pour réserver votre place !). Si le West End et Broadway restent des modèles, Paris confirme qu’elle sait aussi inventer ses propres traditions : un art exigeant, joyeux et accessible, célébré en pleine ville. Le CMC en est la meilleure preuve.

Crédit photos : Musical Avenue

Chatelet Musical, Fascinating!
Image de Fabrice Felez

Fabrice Felez

Après une enfance où mes loisirs sont centrés autour de la musique et de la danse, c’est tout naturellement que la comédie musicale se présente à moi. En parallèle de mes études de droit, je m’initie aux spectacles, tant modernes que plus traditionnels, qui font naître en moi une véritable passion. Cet élan me pousse à intégrer l’équipe de Musical Avenue pour partager mes découvertes et vous donner envie d’apprécier les trésors de la scène parisienne et française.
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