Diva : Interview exclusive de Cathy Sabroux, directrice artistique et Jacky Azencott, directeur de projet

Temps de lecture approx. 7 min.

Au moment où le cycle de découvertes Diva 2009 s’achève, qui mieux que Cathy Sabroux et Jacky Azencott, véritables fers de lance de cet évènement et de Diva, pouvait dresser un bilan de ces rencontres et nous fournir un état des lieux de Diva et ses projets à venir ? Les deux artistes ont accepté avec gentillesse de répondre à nos questions.

Musical Avenue : Pouvez-vous nous présenter qui se cache derrière Diva ? Quels sont vos projets pour le court, moyen et long terme ?

Diva, Réseau d’artistes du théâtre musical a été créé fin 2007 par Cathy Sabroux et Jacky Azencott, fondateurs du Sous-Sol à Ménilmontant et de Musiques en Festivals.  Nous travaillons ensemble, et, pour chaque réalisation, nous avons le concours d’une équipe de choc.

La grande Exposition musicale à la Cartoucherie (27 spectacles au printemps 2009) qui en fut le premier "manifeste", la Grande Fête du Théâtre musical du 11 mai, les rencontres de la création en juin 2009, ont mobilisé en tout plus de 200 artistes.
Ces initiatives au service des écritures nouvelles du théâtre musical, ainsi que celles à venir en 2010, préfigurent le type d’action que nous souhaitons proposer en un même lieu consacré à la création du théâtre musical d’aujourd’hui.

M. A. : En un an, Diva s’est imposé comme un nouvel acteur incontournable du développement des musicals en France. Pourquoi avoir souhaité cette année organiser des lectures plutôt que de proposer, comme en 2008, un festival regroupant des pièces déjà abouties ?

Plutôt qu’un Festival, "la Grande exposition musicale" de 2008 était l’acte de naissance de Diva, une rencontre d’un type nouveau qui voulait avant tout souligner la vitalité de la création du théâtre musical en France. Le travail de fond de Diva, c’est ce travail de passeur, d’accompagnements de projets, que nous menons avec les artistes du théâtre musical – et dont les rencontres de juin donnent une première idée, parmi d’autres évènements au long cours.

M. A. : Durant ces découvertes, quinze lectures nous ont été proposées. Comment ont-elles été choisies ? Plus généralement, comment travaillez-vous avec les auteurs, les metteurs en scène, les interprètes?

Le réseau Diva est varié et très réactif, les idées y circulent. Les projets peuvent y trouver écho rapidement et les propositions se croisent, ce qui est essentiel, s’agissant de décisions qui engagent des spectacles encore en écriture. Ils impliquent pratiquement tous les auteur(s), compositeur(s) et metteur en scène dès leur origine ; C’est la configuration qui nous semble la plus porteuse, car ils peuvent convaincre très tôt de leur qualité.  L’idée c’est d’aller vite à des pré-lectures, de suivre les projets dès leur conception, et d’être ouverts au delà du premier cercle de Diva.

M. A. : Quel a été le nombre de spectateurs sur cette nouvelle édition ? Est-ce que cela est en accord avec vos prévisions ou est-ce que le chiffre dépasse vos espérances ?

Tous les rendez vous ont fait salle comble : un taux de remplissage moyen de 84%, soit tout près de 2000 spectateurs dont 1500 n’ont vu qu’une seule lecture. C’est effectivement la preuve que cette forme de découvertes intéresse beaucoup.

M. A. : Quel est le mode de financement de ce réseau de création ? Comment les lecteurs de Musical Avenue peuvent-ils soutenir votre belle entreprise ?

Chacune de nos actions implique des partenariats précis, comme par exemple celui de Regard en Coulisse pour le site de reportages en images BreakUneLeg.com, dirigé par Victor Zamouline Prescott (ndlr : il a d’ailleurs assuré la couverture vidéo de la grande soirée Diva).

Le financement de nos initiatives reste bien sûr la question cruciale : nous sommes trop neufs et, pour certains, encore atypiques, ce que nous mettons en place semble encore très original pour obtenir les aides institutionnelles. Nos demandes de subventions sont restées sans suite, à l’exception notable de la SACD qui nous soutient depuis la première heure. Mais nous sommes confiants : Diva grandit, à nous de convaincre que notre démarche est porteuse.

Pour l’instant les déficits d’exploitation ont été assumés par l’association Traversées (fondée au Sous-Sol en 2002) et surtout par nous mêmes… Inutile de dire que nous devons changer d’échelle !

Pour soutenir Diva, nous demandons à tous les amis, artistes et professionnels de signer notre manifeste (en ligne sur notre site depuis 2008) pour renforcer nos demandes de subventions.  Nous lançons une première campagne le 21 juin sur http://www.divamusic.fr/. Nous serions ravis que vous la relayiez !

M. A. : Parlons de votre futur partenariat avec Universal. N’est-ce pas nager à contre-courant que s’associer à l’heure actuelle avec une grande major de la musique ? L’indépendance et les valeurs de Diva ne sont-elles pas aux antipodes du "commerce culturel" proposé par Universal ?

Le partenariat en cours avec Universal ne concerne que le Centre de documentation et de recherche pour le Théâtre Musical que Diva met en place avec de nombreux partenaires en France et au delà : s’agissant d’un fonds documentaire, il a tout son sens. Nous en parlerons plus en détail à la rentrée prochaine. 

M. A. : Cathy, on te connait comédienne-chanteuse, mais nous ne t’avons pas revue sur les planches parisiennes depuis L’ultime rendez-vous l’année dernière. Pourquoi ce choix ? Aura-t-on la chance de te revoir fouler les planches prochainement ?

J’ai participé avec délice loin de Paris à deux créations fin 2008 au théâtre de Fontenay pour le Cabaret Gingembre et au grand théâtre de Lorient pour le Cabaret rebelle avec une bande d’artistes et musiciens formidables. Cette année j’ai souhaité consacrer toute mon énergie à Diva et me rendre un peu plus "disponible" aussi pour mes projets personnels. Je termine cet été l’adaptation d’un roman pour le théâtre musical, avec le compositeur et chef d’orchestre Raphaël Sanchez. Pour la scène, je serai début 2010 au Théâtre Mouffetard dans La leçon d’Eugène Ionesco, aux cotés de Claire Baradat et Christian Bujeau dans une mise en scène de Samuel Sené.

M. A. : Quels sont les souvenirs que vous garderez de ces rencontres découvertes Diva ?

Durant quinze jours des créateurs se sont exposés dans un moment de leur travail réservé
d’habitude à un cercle très intime d’initiés : c’est exceptionnel car c’est un exercice très difficile qui demande beaucoup d’humilité, d’intelligence et de générosité. Avec seulement quelques pupitres, un plateau nu, un piano, ils ont réussi à réinventer le monde et à passionner des centaines de personnes sur une hypothèse de spectacle… Après cela, comment douter un seul instant que le théâtre musical ne soit pas résolument moderne ?

Alors j’ai le souvenir avec eux de formidables possibles… et une pêche d’enfer !

Interview réalisée par Sophie Dussaussoy

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