Critique : « La Petite Tuk » à La Villette et en tournée

Temps de lecture approx. 3 min.

En cet hiver 2025, le théâtre de La Villette accueille un spectacle jeune public musical hors du commun et qui vaut le détour : La Petite Tuk.

Le conte dans toute son actualité

Inspiré d’un conte d’Andersen, le spectacle raconte l’histoire d’une petite fille, Tuk. Tuk vit seule avec sa maman et sa petite sœur encore bébé. Son père est parti, il y a maintenant longtemps. Sa mère, pour tenter de joindre les deux bouts, travaille de nuit comme femme de ménage dans des entreprises. Elle survit à ce quotidien compliqué en chantant sans relâche. En son absence, sa fille se retrouve seule dans l’appartement pour effectuer les tâches du quotidien et prendre soin de sa petite sœur. Au cours de la journée, trop fatiguée pour suivre à l’école, la petite fille s’endort souvent et se réfugie dans ses rêves.

Crédit photo : Olivier Ouadah

Mettre le quotidien en musique

Sur scène les deux interprètes principales sont accompagnées d’un musicien tromboniste guitariste qui joue également les personnages doux et attentionnés du père et du professeur de français.

Musicalement le spectacle, s’inspire beaucoup de l’univers de Jacques Demy, mettant en mélodie les gestes et les paroles du quotidien. Alexandra Fleischer, qui interprète la mère, chante d’une voix monocorde, davantage psalmodiée que chantée. Le fait qu’elle ne soit pas toujours juste dans ses harmonies surprend le spectateur, mais n’est pas sans lien avec le propos : à savoir une mère enfermée dans son quotidien qui n’a pas le temps de faire des envolées lyriques, mais doit être efficace et survivre chaque jour qui passe.

Léa Sery qui joue Tuk se révèle particulièrement convaincante dans son rôle de collégienne sortie trop tôt de l’enfance. Touchante par son jeu, comme par sa voix, elle porte le spectacle avec une certaine émotion. On retiendra particulièrement son duo musical avec son père imaginaire. 

Crédit photo : Olivier Ouadah

L’amour et la musique plus forts que tout

La scénographie est simple : en arrière-plan, une toile s’enroule et se déroule pour figurer les murs de l’appartement, de l’école ou autres. Quelques accessoires complètent ce décor et un travail de vidéo donne vie à cette toile d’arrière-fond, en l’animant ou y superposant des images nées dans l’esprit de Tuk.

L’histoire aborde des sujets que l’on voit rarement sur les scènes de théâtre, à savoir la relation entre une mère célibataire et sa fille, leurs échanges, leurs incompréhensions, leurs disputes et réconciliations. Dans la précarité où elles se trouvent, se dépeint une relation complexe, mais non dénuée d’amour. Le spectacle invite également à s’interroger sur la possibilité d’être enfant lorsque tout pousse à se comporter en adulte.

Pour conclure, La Petite Tuk est un véritable chant d’amour et de liberté, une invitation à l’émancipation, où l’art et la musique sont un refuge. Bref, est-ce que cela ne résume pas en soit la raison d’être de la comédie musicale ?

La Petite Tuk
Partager l'article :

NOS PODCASTS

Retrouvez tous nos épisodes de "Musical Avenue, le Podcast" ! Infos, anecdotes, rires ou coups de gueule sont au rendez-vous de ce nouveau format lancé en mai 2022

Dossiers "une saison de musicals 2025-2026"

Que voir en France, à Broadway, dans le West End ou ailleurs dans le monde ? Retrouvez notre sélection de la saison !

Partenaire officiel des Trophées de la Comédie Musicale

Retrouvez tous les informations sur la prochaine cérémonie des Trophées de la Comédie Musicale

Un peu de lecture ?

Articles de la même catégorie