Qui n’a jamais été bercé par l’univers merveilleux des contes de Perrault? Le Petit Poucet, Peau d’Âne ou Cendrillon sont autant de personnages qui peuplent nos imaginaires collectifs. Ce sont toutes ces histoires que les Frivolités Parisiennes nous invitent à redécouvrir dans leur dernière production présentée ce printemps au théâtre de l’Athénée-Louis Jouvet.
Une salade de contes de fées
Au programme : une véritable salade de contes de fées où le Prince charmant devient Riquet à la Houppe suite à un mauvais sortilège et où Barbe-Bleue rêve d’épouser Cendrillon qui se déguise en Peau d’Âne pour lui échapper avec l’aide de sa marraine, la bonne fée Morgane. C’est cette fantaisie fantasque qu’ont imaginé Arthur Bernède et Paul de Choudens au tournant du XXe siècle et que nous offrent dans une toute nouvelle mise en scène, les Frivolités parisiennes.

La vision merveilleuse de Valérie Lesort
Pour recréer ce spectacle, la mise en scène a été confiée à Valérie Lesort qui, depuis quelques années, arpente le paysage du théâtre musical français (on se souvient notamment de sa mise en scène de La petite Boutique des horreurs à l’Opéra-Comique). Plasticienne talentueuse, elle imagine pour ce spectacle un univers coloré et gourmand, inspiré des esthétiques de dessins animés. On retrouve certains de ses procédés visuels fétiche pour figurer des enfants ou faire rôtir le croquemitaine.
La scénographie reprend les codes des décors littéraires avec un cadre de scène en enluminures qui projette ses ombres sur la blancheur du plateau. Cette épure visuelle permet de mettre en valeur la sophistication des costumes. Ceux-ci sont splendides : arborant toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, les personnages semblent sortis d’un livre d’image ou d’un théâtre de marionnettes. Des coiffures jusqu’au maquillage, rien n’est laissé au hasard : même le rouge à lèvre asymétrique de la marâtre lui va particulièrement bien.

Les réjouissances d’un bal lyrique
Toute la distribution nous offre une interprétation enthousiasmante. La parfaite intelligibilité des paroles offre le luxe au spectateur de profiter pleinement de ce qui se passe sur scène sans devoir partager son regard avec les surtitres. Anaïs Merlin campe le rôle principal du spectacle avec une candeur mêlée de générosité. Les autres interprètes se partagent entre les rôles secondaires et rôles d’ensemble. On retiendra tout particulièrement l’inoubliable chanson du bicarbonate, entonnée par Barbe-Bleue (Philippe Brocard) et Croquemitaine (Richard Delestre), le ventre bien ballonné après avoir tant mangé. Lara Neumann offre également un personnage jouissif et déjanté de belle-mère dont les simples mimiques suffisent à provoquer le rire.

Les Contes de Perrault sont l’occasion d’une soirée réjouissante qui saura séduire les spectateurs de tous âges. Regorgeant de facétie, d’humour et d’espièglerie, cette féérie lyrique est une excellente entrée en matière pour découvrir le répertoire de la musique légère et de l’opérette.
Dans la fosse, on retrouve l’orchestre des Frivolités qui interprète avec humour et bonne humeur la partition colorée de Félix Fourdrain. Le public ressort du théâtre avec les airs en tête et qu’une envie : espérer qu’un enregistrement sera fait de cette belle musique pour pouvoir réécouter à l’envie le marquis de « carabi carabo carabi caraba ».
Un spectacle à retrouver en tournée
28,30 mars 2025 | Opéra de Reims | 20h00, 15h00
04,05,08,09,11,12,15,16,17 avril 2025 | Athénée Théâtre Louis-Jouvet – Paris | 20h00
06,13 avril 2025 | Athénée Théâtre Louis-Jouvet – Paris | 16h00
24 avril 2025 | Théâtre Impérial – Opéra de Compiègne | 20h00
27 avril 2025 | Théâtre Raymond Devos – Tourcoing | 15h30