Les spectacles jeune public pleuvent en ces vacances de la Toussaint. Parmi eux, Zélie la pirate au Grand Point-Virgule nous emmène sur les océans à la rencontre d’une jeune fille déterminée.
Pirate au féminin
Aux origines de cette histoire, un conte écrit par Aurélie Cabrel et adapté en livre audio. Celui-ci raconte l’histoire de Zélie, la fille d’un pirate qui rêve, elle aussi, d’exploits sous le drapeau à tête de mort. Cependant, la piraterie est réservée à la gente masculine et son père lui interdit d’accéder rien qu’au pont du navire. Elle passe donc ses journées dans sa cabine en compagnie de Barbemolle, sa babysitter, et de Hashtag son perroquet magique. Elle est également amoureuse d’un hypocrite lieutenant imbu de lui-même qui rêve d’être capitaine à la place du capitaine. Sur scène, ils sont donc quatre interprètes débordants d’énergie et d’enthousiasme : la tempétueuse Zélie (Juliette Lefebvre), son perroquet impertinent qui multiplie les cascades (David Cami de Baix), le délicat Barbemolle (Ludovic Payen) et l’arrogant Charles de la Marre de l’Etang sec (Alexis Hauchard) ; on s’interroge cependant sur l’absence du père de Zélie remplacé par une voix off maladroite. Ces quatre artistes évoluent dans un décor simple et encombré qui mêle l’univers de la chambre d’enfant et celui de la cale d’un navire.
Une narration parfois brouillonne
Bien que l’histoire sur le papier semble simple, certains éléments apparaissent moins lisibles au théâtre : le spectacle manque de tension et les enjeux dramatiques sont posés assez tardivement dans la narration après un début un peu longuet où voix off et chansons se répètent. De plus, les interprètes sont malheureusement desservis par une articulation par moments insuffisante et une sonorisation inégale qui recouvre leurs voix. Cela ne met pas en valeur une partition pourtant bien fournie qui contient quelques chansons sympathiques comme l’amusante chanson du perroquet magique ou la touchante balade de Barbemolle.
Un public conquis
Le public se révèle enthousiaste : pour une partie, il est déjà familier de l’histoire de Zélie. Les enfants réagissent et interagissent avec les comédiens, exprimant haut et fort leur opinion sur chaque personnage dans une joyeuse surenchère qui témoigne de leur adhésion. Cet engagement touche à son paroxysme pendant l’improvisation de Charles de la Marre de l’Étang sec qui apporte un moment rafraichissant d’humour (bien que peu subtil). Les enfants sortent le sourire aux lèvres en rejouant les scène. Le spectacle remplit donc son objectif !
