Critique : « Into the Woods » au Théâtre du Châtelet jusqu’au 12 avril

Temps de lecture approx. 4 min.

Depuis le 1er avril, et jusqu’au 12, le Théâtre du Châtelet accueille pour la quatrième fois une œuvre du grand Stephen Sondheim. Il s’agit cette fois d’Into the Woods.

Après les succès de A Little Night Music (2010), Sweeney Todd (2011) et Sunday in the Park with George l’année dernière c’est au tour d’Into the Woods d’être présenté au public parisien sur la scène du Châtelet. Crée en 1987 à Broadway avec un livret de James Lapine, Into the Woods mélange les histoires de contes de fées bien connus tels que Cendrillon, Le Petit Chaperon Rouge et Jack et le Haricot Magique. On suit également l’histoire de deux personnages inventés pour le musical, un boulanger et sa femme qui, victime d’une malédiction de la sorcière, ne peuvent avoir d’enfant. Tous ses personnages vont se croiser dans les bois, dans le but de réaliser leurs rêves. Si à la fin du premier acte tout le monde (ou presque) a droit à son happy-end, le deuxième acte nous montre que ce qui se passe après le traditionnel  »Ils vécurent heureux pour toujours » peut encore nous réserver des surprises. Le spectacle est resté trois ans à l’affiche et a remporté trois Tony Awards dont celui la meilleure musique et du meilleur livret. Depuis de nombreuses productions furent montés un peu partout dans le monde, et une adaptation cinématographique réalisé par Rob Marshall (Chicago; Nine) avec entre autres Meryl Streep, Johnny Depp et Anna Kendrick est actuellement en tournage.

Un casting sans fautes

Sur ce spectacle on retrouve une bonne partie de la  »troupe du Châtelet » comme aime à l’appeler Jean Luc Choplin. Ces derniers, impeccables vocalement, s’en donne à cœur joie pour donner vie à la galerie de personnages haut en couleurs que peuple ce conte. Beverley Klein, qui avait déjà joué le rôle à Londres, fait une sorcière truculente tout en étant très touchante par moment, son interprétation de  »Last Midnight » est un des grands moments du spectacle. Nicholas Garrett et Christine Buffle forment un couple très attachant, Kimmy Mc Laren est une Cendrillon rayonnante, Francesca Jackson un Petit Chaperon Rouge survoltée et irrésistible, Pascal Charbonneau fait un excellent Jack sans oublier les deux princes goujats interprétés par Damian Thantrey et David Curry qui ont beaucoup fait rire la salle lors de leurs deux versions d’  »Agony ».

Une somptueuse production

Lee Blakeley qui a mis en scène les précédentes œuvres de Sondheim au Châtelet signe un travail remarquable sur ce spectacle. Le côté farce du livret est très bien représenté et il utilise habilement le somptueux décors d’Alex Eales. C’est une magnifique forêt, sur plateau tournant, qui est restituée sur la scène du Châtelet. Avec les costumes de Mark Bouman cette production d’Into the Woods est un enchantement visuel du début à la fin. Il est de plus très agréable d’entendre la très belle partition de Stephen Sondheim par un  orchestre complet, en l’occurrence l’Orchestre de Chambre de Paris sous la baguette de David Charles Abell.

A la fin de la représentation, même si la salle de n’était pas pleine, le public enthousiaste a réservé une standing ovation à la troupe et l’équipe créative. A noter que le spectacle sera enregistré et diffusé sur France Musique le 15 avril à 20 heures.


Into the Woods, de Stephen Sondheim et James Lapine.

Au Théâtre du Châtelet
1 place du Châtelet, 75001

Paroles et musique de Stephen Sondheim, livret de James Lapine

Direction musicale : David Charles Abell ; Mise en scène : Lee Blakeley ; Décors : Alex Eales ; Costumes : Mark Bouman ; Chorégraphie : Lorena Randi ; Lumières : Olivia Fenwick ; Conception et réalisation des marionnettes : Max Humphries.

Avec : Kimy McLaren, Leslie Clack, Nicholas Garett, Christine Buffle, Beverley Klein, Pascal Charbonneau, Damian Thantrey, David Curry, Jonathan Gunthorpe, Francesca Jackson, Rebecca de Pont Davies, Louise Alder, Elisa Doughty, Lucy Page, Scott Emerson, Kate Combault, Jasmine Roy, Cecilia Proteau, Dorine Cochenet, Valentin Johner, Claire Vialon et la voix de Fanny Ardant.

Orchestre de Chambre de Paris.

Le 1er, 2, 4, 5, 8, 10 et 12 avril à 20 h
Le 6 avril à 16 h 

Romain Lambert

Romain Lambert

Membre de Musical Avenue depuis juin 2012, je suis passionné bien évidemment de comédies musicales mais aussi de ballets. Je passe la majorité de mes soirées entre l'Opéra Garnier, Bastille et le Théâtre du Châtelet. Je voue un véritable culte a Stephen Sondheim et j'essaye de chanter "Glitter and be Gay" sous la douche.
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