Critique : "Pas de gondoles pour Denise", au Théâtre du Gymnase jusqu'au 23 juin

Temps de lecture approx. 4 min.

Critique : "Pas de gondoles pour Denise", au Théâtre du Gymnase Marie Bell, à Paris, jusqu'au 23 juinTrente ans. Voilà trente ans que la troupe d’amateurs gais Les Caramels Fous présente sur scène des créations toutes plus barrées les unes que les autres. Aux commandes, Michel Heim, qui nous livre cette année une histoire plus ou moins romantique accompagnée d’hilarants détournements de tubes très hétéroclites. Entre la comédie de boulevard, le show de drag queen et le spectacle de Broadway, ce cru 2012 des Caramels Fous s’annonce des plus fameux.

Rien de plus déroutant qu’un spectacle des Caramels Fous. L’intrigue, qui s’installe petit à petit, est surtout un prétexte pour nous présenter des personnages agréablement caricaturaux. Entre une femme de ménage se révélant lesbienne (la fameuse Denise qui n’ira pas en Italie), une business-woman nymphomane, une esthéticienne blonde attachante, un jeune puceau qui se cherche, un émir et son surprenant harem, les rencontres s’enchaînent dans un hall d’aéroport, sur un plateau télévisé, dans une banque, à la terrasse d’un café, sur un lieu de drague, dans un sauna, etc… On ne compte plus les situations abracadabrantes ni les retournements… de situation. Gardant le spectacteur en halène, Pas de gondoles pour Denise s’inspire du principe de La Ronde, une pièce d’Arthur Schnitzler dans laquelle chaque couple se rencontre avant de boucler la boucle sur le tableau initial.

Le talent de Michel Heim ne se trouve pas que dans le détournement de paroles. La sélection de titres présents dans la partition du spectacle contribue également à son succès. Ouverture sur "Pop Corn", puis, faisant la part belle à la variété française des années 60 à nos jours, on enchaîne sur quelques classiques écrits par Michel Berger ("Évidemment", "Comment lui dire", "Message personnel"), avant de passer sur "Ça m’énerve", ou de l’eas- listenning Sinatra comme "Something Stupid". Quelques classiques de comédies musicales font même une apparition, comme le numéro du "Cell Bloc Tango" tiré de Chicago, les instrumentaux de "Putting On The Ritz", ou la scène du bal de West Side Story, ces deux derniers insérés astucieusement dans le déroulé de la pièce. On notera l’impeccable reprise anti-crise de "Womanizer" ainsi que de très belles harmonies (signé Nicolas Kern, à qui l’on doit également les arrangements et la mise en scène) comme sur le final "Jai-Ho", le tube de Slumdog Millionnaire détourné en "Ciao".

Les Caramels Fous accueillaient cette année une nouvelle chorégraphe, Alma de Villalobos, qui a aussi co-assuré la mise en scène. L’énergie, l’inventivité et le professionnalisme des (nombreux) tableaux dansés témoignent à la fois du talent de la chorégraphe et du nombre d’heures nécessaires pour parvenir à une telle maîtrise. Un très beau travail de groupe.
De par sa succession de vignettes liées entre elles par un simple fil rouge, la structure du spectacle permet à un grand nombre des Caramels Fous d’avoir un solo. Si les artistes, amateurs rapellons-le, n’ont pas tous le même niveau vocal, le spectacle ne souffre nullement de ces quelques disparités. Arrivant vers la fin de la soirée, Michel Heim, qui n’a pas de rôle dans l’intrigue, arrive enfin sur scène pour interpréter seul un morceau aussi émouvant que déluré.

Bon anniversaire aux Caramels, en leur souhaitant tout le succès qu’ils méritent !


Pas de gondole pour Denise, de Michel Heim

Au Théâtre du Gymnase Marie-Bell
38 boulevard de Bonne Nouvelle, 75010 Paris
Du 7 au 23 juin le jeudi, vendredi et samedi à 20h30
De 11 à 45 €

Livret et paroles détournées : Michel Heim, chorégraphies : Alma De Villalobos, harmonisation des choeurs et direction musicale : Nicolas Kern, création lumières : François-Eric Valentin, mise en scène : Alma De Villalobos, Nicolas Kern et Michel Heim, son : Yann Lemetre, arrangements musicaux et claviers : Robert Suhas, costumes : Guillaume Attwood et Frédéric Verdure, régisseur général : Frédéric Morel, supervision des décors : Thierry Quessada, photo et affiche : Thierry Quessada

Les Caramels fous sur scène : Laury André, Vincent Baillet, Gaël Cesbron, Jérôme Cuvilliez, Julien Dalex, Arnaud Dugué, Thierry Durot, François Dussillol-Godar, Jérôme Guérin, Laurent Giordanengo, Alexis Haouadeg, Michel Heim, Yvon Huiban, Franck Isoart, Benoît Lacassagne, Laurent Lapeyre, Sébastien Ledoux, Miko, Laurent Plessi, Thierry Quessada, Jacques Rosé, Xavier Sibuet.

Site Internet : www.lescaramelsfous.com

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