Critique : "Trois Américains à Paris" au Théâtre Marsoulan

Temps de lecture approx. 6 min.

Trois Américains à Paris
Les 5, 6, 7, 12, 13 et 14 juin au Théâtre Marsoulan et les 24, 25 et 26 juin au Centre Wallonie-Bruxelles


Trois Américains à Paris, troisième opus de la saga Singin’ in Paris, revisite les grands classiques des comédies musicales cinématographiques françaises et américaines à travers une revue musicale divertissante, pleine de bonne humeur et d’enthousiasme.

En quête de bonne humeur, de romantisme et de divertissement ? Alors le spectacle musical Trois Américains à Paris est fait pour vous ! Nous en sommes ressortis le sourire aux lèvres, le cœur plein de joie et de sublimes chansons en tête. Nous saluons donc l’inventivité de ses créateurs et le charme de ses artistes !

Troisième volet de la saga Singin’in Paris, après les spectacles Paris je t’aime et Puisque vous partez en voyage, Trois Américains à Paris est une revue musicale qui rend hommage aux plus grandes comédies musicales, à travers 25 grands classiques du cinéma américain et français. West Side Story, Le Magicien d’Oz, La Mélodie du Bonheur, Hello Dolly !, Les demoiselles de Rochefort…les plus belles chansons y passent avec un enchaînement cohérent tout à fait en phase avec l’histoire du spectacle. 

L’histoire, justement, n’est pas spécialement élaborée mais cela semble volontaire tant l’ambition affichée de la production est de célébrer les plus grands succès du cinéma musical, plutôt que de créer un fil rouge complexe qui enlèverait toute la fraîcheur du spectacle. L’action se déroule dans un jardin parisien où Tony, un artiste désœuvré, rencontre Maria, une touriste américaine dont il tombe immédiatement amoureux, puis Dolly, une chanteuse de cabaret qui n’est pas non plus insensible à son charme.

Les décors, uniquement constitués d’un banc et d’un lampadaire entourés de buissons parsemés le long de la scène, n’évoluent pas au cours du spectacle mais sont habilement complétés par trois peintures entreposées en arrière-plan qui représentent la Tour Eiffel, la lune et Paris sous la nuit.

Associé à un discret jeu de lumières dans les tons bleu-orangé, cet environnement contribue à créer une ambiance romantique à la parisienne. Le placement d’un parasol au-dessus du piano, situé en dehors de la scène, est une autre idée inventive que l’on peut souligner, au même titre que les bruitages utilisés pour la pluie.

Les personnages de Tony et Maria sont vêtus de tenues simples mais adaptées à leurs personnages, tandis que Dolly porte des vêtements et robes bien plus sophistiqués dans la mesure où elle travaille comme chanteuse de cabaret. La robe qu’elle porte pour la chanson "Diamonds are a girl’s best friend" est d’ailleurs particulièrement sublime !

Les trois américains du spectacle sont interprétés avec punch et énergie par Tracy Darin (Tony), Ellen Wolf (Maria) et Lexie Kendrick (Dolly). Tous les trois jouent ensemble avec un plaisir évident et un enthousiasme sacrément communicatif. Leurs voix sont impeccables et se mêlent mélodieusement, en particulier sur les duos amoureux de Tony et Maria. Mention spéciale à Ellen Wolf, pourtant confrontée à un défi de taille puisque c’est elle qui chante la plupart des chansons les plus connues et les plus difficiles ("I could have danced all night", "Over the Rainbow"…), mais qui s’en sort admirablement bien.

Les arrangements musicaux sont très réussis, notamment ceux de West Side Story : "Somewhere" devient ainsi un duo amoureux alors qu’en principe il s’agit d’un solo, la chanson "Maria" est chantée amoureusement par Tony et reprise d’une manière jalouse par Dolly qui vient de comprendre qu’elle se fait rejeter pour Maria. Le pianiste, Nikola Takov, jouait pour la première fois avec les artistes le soir de cette représentation (il alterne avec Daniel Glet) et a su s’intégrer complètement au spectacle, par exemple en revêtissant un k-way lors des scènes de pluie.

La mise en scène est plutôt bien pensée : les acteurs occupent très bien l’espace (la scène du Théâtre Marsoulan est pourtant large) et les danses sont joliment chorégraphiées, ce qui rend le spectacle très vivant. Les jeux scéniques sont dans l’ensemble justes et drôles (par exemple, lorsque Tony se met à chanter en français et que Maria se met à sortir discrètement un dictionnaire français-anglais) et l’enchaînement des chansons est très fluide, d’où l’absence notable de temps morts.

Malgré tout, le défaut principal que l’on peut reprocher à Trois Américains à Paris (oui, il y en a un !), c’est que nous restons quelque peu sur notre faim à l’issue du spectacle. Pourtant lancé sur une très bonne dynamique, le final ressemble à tout sauf à une scène finale et se contente de rester sur la continuité de ce que nous avons pu voir tout au long de la soirée. A tel point qu’au moment des saluts, on s’étonne à se demander : est-ce déjà terminé ? Cette petite pointe de regret est toutefois contrebalancée par l’enthousiasmant rappel pendant lequel les artistes reprennent "Supercalifragilisticexpiadocious" de Mary Poppins.

Pour conclure, nous recommandons ouvertement ce spectacle chaleureux et divertissant à tous, même à ceux qui ne sont pas forcément familiers avec les comédies musicales du cinéma français et américain. Aller voir Trois Américains à Paris, c’est l’assurance de passer une très belle soirée en compagnie d’artistes convaincants et à la bonne humeur communicative. Bravo et à quand la suite ?

 

Trois Américains à Paris
Du vendredi 5 au dimanche 14 juin 2009 au Théâtre Musical Marsoulan
– 0 rue Marsoulan, 75012 Paris
Les vendredi et samedi à 21h30, le dimanche à 18h00.
Les mercredi 24, jeudi 25 et vendredi 26 juin 2009 à 20h00
au Centre Wallonie-Bruxelles – 46 rue Quincampoix, 75004 P
aris.

Conception et mise en scène : Benjamin Lefebvre
Chorégraphies : Tracy Darin
Avec Tracy Darin (Tony), Lexie Kendrick (Dolly) et Ellen Wolf (Maria).
Piano : Daniel Glet ou Nikola Takov  

Stephany Kong

Stephany Kong

Parisienne de naissance et de cœur (ici c'est Paris !), fan de Disneyland et de cinéma américain, j'ai grandi au Japon et à Singapour puis découvert la comédie musicale au cours de mes études en Angleterre avec "Wicked". Devenue une fervente supportrice du genre, j'ai rejoint MusicalAvenue à mon retour en France, en parallèle de mon activité professionnelle de chef de projet chez EDF.
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