Rencontre avec Julien Baptist, interprète dans "Les instants volés"

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Rencontre avec Julien Baptist, interprète dans "Les instants volés"Julien Baptist nous avait accordé un entretien, il y a un peu plus d’un an sur son expérience au sein du spectacle The Full Monty (qui s’était soldé par l’annulation des dernières représentations). Aujourd’hui, il nous reçoit à nouveau pour aborder son implication en tant qu’interprète sur la pièce de théâtre musical Les Instants Volés, actuellement à l’affiche du Vingtième théâtre à Paris.

 
Musical Avenue : On t’a connu à la mise en scène de The Full Monty, à l’adaptation de L’Éveil du Printemps, on te retrouve aujourd’hui interprète. Content d’être à nouveau sur scène ? 
 
Julien Baptist : Ça m’avait manqué ! J’adore diriger, écrire, créer, concevoir. Mais pour ne pas être complètement frustré, j’avais besoin moi aussi de m’exprimer, et pas seulement à travers les autres. Je l’ai toujours fait en étant chanteur car j’ai un groupe à côté. Mais être interprète en tant que comédien, chanteur, ça m’avait manqué. 
 
M.A. Justement sur cette pièce, tu n’es "qu’interprète". N’es-tu pas tenté parfois d’intervenir dans la mise en scène ou de mettre ton grain de sel ? 
 
J.B. Nicolas Guilleminot, le metteur en scène, te met tellement en confiance, a un tel amour des acteurs, que tu te sens rassuré avec lui. Tu n’as pas envie d’intervenir. Tu lui fais totalement confiance et Dieu sait que dans ce spectacle, il me met dans des situations parfois un peu ridicules voire extrêmes, mais je n’interviens pas. Après, quand un des artistes a une idée, il peut faire une proposition mais ce n’est pas du tout par manque. C’est participatif. Mais personnellement, je n’ai pas du tout envie d’intervenir dans la mise en scène. Il sait tellement ce qu’il veut faire. Il sait dans quelle direction les personnages doivent aller. On s’entend bien sur ce point. C’est un confort. C’est agréable d’arriver et de se dire qu’on a juste à jouer et faire confiance au metteur en scène. 
 
M.A. Tu interprètes moult personnages au cours du spectacle. Tu peux nous en parler ?  
 
J.B. C’est un défi d’interpréter autant de personnages différents. Je joue un infirmier et un vieux garçon solitaire qui ne s’aime pas beaucoup et qui va donc chercher l’amour ailleurs et donc un amour tarifé. C’est un personnage plus sensible, plus délicat. J’interprète aussi deux patients dont Georges qui est schizophrène et qui est persuadé qu’il va accoucher de l’univers. Du coup, il emmerde un peu son monde, mais il est très amusant. Le second, Arthur, est dans son monde, sur sa planète. Il est très attiré par la gent féminine. C’est un peu son obsession, mais il est touchant. Enfin, il y a le docteur Monceau, le jeune directeur de l’hôpital. 
 
M.A. Lequel de ces personnages est le plus agréable à jouer pour toi ? 
 
J.B. C’est difficile de choisir maintenant. Je les aime tous. Il n’y en pas un qui me pèse plus qu’un autre. J’aime les retrouver tous. Il y a une vraie palette d’interprétation. Pour moi qui ai très peu été sur scène et qui ai envie de montrer ce que je peux jouer, c’est un cadeau, parce que le spectacle le permet. En plus, Nicolas (Guilleminot) est allé très loin dans les opposés. 
 
 
M.A. Lequel de ces personnages t’a donné le plus de fil à retordre ? 
 
J.B. Monceau, le directeur de l’hôpital car il ne s’implique pas émotionnellement… Ou plutôt, il s’implique mais il ne faut pas que ça se voie. Moi je suis l’opposé de tout ça. Il y a des moments où j’ai eu envie de lui donner un peu plus d’empathie, de chaleur. Nicolas me reprenait régulièrement sur ce point en me disant de faire attention. La difficulté a été de trouver le juste milieu entre une vraie autorité naturelle et une vraie empathie. 
 
M.A. En combien de temps dois-tu changer de costumes entre deux personnages ? 
 

J.B. J’ai décidé de ne pas regarder, tellement c’est la folie. Je crois que moi aussi, je vais finir par devenir schizophrène (rires). On a vraiment envie de jouer sur la transformation entre les personnages. On n’a pas envie de seulement rajouter ou enlever un accessoire pour passer d’un personnage à un autre. 
 
M.A. Ce n’est pas trop dur de passer d’un personnage à un autre en si peu de temps ? 
 
J.B. Si, mais ça devient une mécanique, une technique. Nicolas, le metteur en scène nous a donné des trucs qu’on applique pendant le changement de costume. Ce qui fait que quand je rentre en coulisses pour me changer, je suis déjà le personnage qui vient. Car il faut ce temps-là pour être chargé de toute la vie du personnage qu’on va interpréter. C’est parfois un peu compliqué mais ça se fait… 
 
M.A. Avais-tu vu les versions précédentes, les showcases de cette pièce ? 
 
J.B. Oui, j’ai vu toutes les versions de la pièce. Je connais même des chansons qui ne font plus partie du spectacle. J’ai une histoire particulière avec Les Instants Volés. Il se trouve qu’à chaque fois que la pièce s’est jouée, j’avais un copain qui jouait dedans. Dès ma première lecture, j’ai adoré le spectacle, sans jamais imaginer un instant qu’un jour, je ferais partie du casting. C’était d’ailleurs mon handicap. J’étais tellement chargé des interprétations précédentes, dont celle d’un de mes meilleurs amis Philippe d’Avilla, que j’aurais pu avoir du mal à m’en défaire. Ce qui est magique aujourd’hui, c’est que j’ai l’impression de découvrir un autre spectacle. 
 
Photo du corps de texte : Julien Vachon pour Musical Avenue

Les Instants Volés, de Cyrille Garit et Stève Perrin
 
Du 21 janvier au 6 mars 2016, du jeudi au samedi à 21h30, dimanche à 17h30 
Au Vingtième Théâtre

7 rue des Plâtrières 

75020 Paris 
 
Metteur en scène : Nicolas Guilleminot, Directeur Musical : Christophe Houssin, Chorégraphes : Stéphanie Chatton, Loïc Facquet, Pianiste : Jibril Caratini Sotto 
 
Avec : Stefanie Robert, Alexis Mahi, Lucie Riedinger, Julien Baptist
 
Réservations dans les points de vente habituels et sur le site du Vingtième Théâtre 

 

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