Molière, le spectacle musical, est de retour sur les routes de France depuis le 21 septembre 2024, et passera bientôt près de chez vous pour cette nouvelle saison. Imaginé par Dove Attia et multi-récompensé lors de la dernière cérémonie des Trophées de la Comédie Musicale, le spectacle a achevé sa première saison à Marseille, en juin dernier. Nous avions pu rencontrer PETiTOM et Shaïna Pronzola, gagnants des trophées « révélation féminine et masculine ». Un moment de grande émotion et de complicité que nous vous faisons partager.
Nommé dans 8 catégories, Molière a finalement décroché 6 récompenses (dont celle de la comédie musicale de l’année). Ce succès populaire (le spectacle ayant aussi reçu le trophée du public) est aussi dû à sa troupe et à chaque artiste qui la compose, mettant un point d’honneur à maintenir une relation privilégiée avec les fans. Shaïna Pronzola et PETiTOM se confient sur cette aventure, des débuts du spectacle jusqu’à la folle soirée des Trophées.
Musical Avenue (M.A.) : Qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez entendu votre nom en tant que “révélation de l’année” lors de la soirée des Trophées?
PETiTOM : Je fais de la musique depuis longtemps et j’ai déjà joué dans des comédies musicales, mais je n’avais jamais gagné de prix dans ma carrière. Lorsque j’ai rejoint le spectacle, je ne me suis jamais dit qu’on en arriverait là. En tant que premier rôle, j’ai une forme de pression pour faire du mieux possible dans ce spectacle, pour que tout soit impeccable dans les moindres détails, des chorégraphies jusqu’aux décors en passant par les costumes. Mais je n’ai jamais fait tout ça en pensant à une récompense.
Apprendre nos nominations aux Trophées de la comédie musicale était déjà une sacrée nouvelle. Lors de la soirée, ce fut une explosion de joie, comme si on réalisait soudainement tout le chemin parcouru au fil des mois pour en arriver là où nous en sommes.
Shaïna : Décrocher une récompense personnelle est bien sûr très gratifiant, mais c’est aussi grâce au travail de toutes les équipes qui nous entourent et de toute la troupe. Nous étions tous aux Folies Bergère ce soir-là et c’était magique de partager ces moments avec tout le monde, et de se sentir portés par leur énergie. Je connaissais l’existence des Trophées de la comédie musicale mais je n’imaginais pas pour autant que l’on puisse être éligible. De l’annonce de nos nominations jusqu’à la soirée, tout est allé très vite au final.
M.A. : Racontez-nous où vous étiez lorsque vous avez appris votre nomination?
Shaïna : Dans mon lit ! C’était un matin, j’entends mon téléphone sonner et je vois un tas de messages qui arrivent dans tous les groupes de conversation, avec des “bravos”, “félicitations”, sans trop comprendre ce qui se passait. C’était assez dingue, et je voyais au fur et à mesure les différentes catégories pour lesquelles on était nommés. Je me souviens avoir fait une vidéo “à chaud” pour partager mon émotion.
PETiTOM : J’ai le souvenir d’être à Strasbourg. J’étais resté en ville après nos dates de spectacle (j’aime bien rester quelques jours sur place quand c’est possible) et je n’y croyais pas trop en me réveillant. C’est en appelant mes amis et mon manager et en le disant à haute voix que j’ai réalisé que c’était vraiment en train d’arriver. C’était magnifique.
Shaïna : Nous continuions la tournée après les annonces, et je me suis concentrée sur les spectacles sans trop penser que la date du 10 juin approchait. Et puis j’ai soudain réalisé que la soirée arrivait, qu’il fallait peut-être préparer un discours, et en même temps ne pas trop espérer au risque d’être déçue.
PETiTOM : Et puis nous avions une prestation sur scène à assurer lors de la cérémonie. Je pensais principalement à ça, pour que ce soit un joli moment. Mais ce qui me stressait le plus, c’était de devoir parler devant tout le monde si on remportait un prix. On sait défendre nos rôles en tant qu’artistes, mais prendre la parole devant une salle entière en étant soi-même, quand tous les yeux sont rivés sur nous et pas sur notre personnage, c’est encore autre chose.
M.A. : Comment avez-vous vécu cette cérémonie des Trophées?
Shaïna : Ca passe très vite ! J’avais préparé quelques mots de remerciement, j’essayais de penser à n’oublier personne. En réalité, je n’avais pas anticipé car je voulais rester spontanée, que les mots viennent du cœur pour partager le ressenti du moment. Tout le monde autour a été d’un grand soutien. Et bien sûr, remporter un trophée est un sentiment incroyable, c’est la reconnaissance de l’artiste et de l’humain au-delà du personnage que l’on interprète.
PETiTOM : Au fur et à mesure que les catégories défilaient et que l’on remportait des prix, l’excitation montait de plus en plus. Au-delà de nos récompenses personnelles, c’est aussi une victoire pour toute la troupe, particulièrement pour Ladislas Chollat. Il a révélé les personnages en nous, et c’est en grande partie grâce à lui que j’ai construit le personnage de Molière. Il a tellement œuvré pour que le spectacle soit ce qu’il est aujourd’hui que nos récompenses sont aussi les siennes.
Nous avions aussi de nombreux fans dans la salle qui avaient fait le déplacement. Chaque fois que l’on gagnait un prix, on entendait des cris du haut de la salle. Pouvoir vivre ça avec eux a décuplé nos explosions de joie.
M.A. : Vous entretenez une forte proximité avec votre public. Comment gérez-vous cette relation ?
Shaïna : Une grosse communauté de fans entoure Molière. On a réussi à créer un lien de proximité, un truc qui fait qu’ils ont l’impression de faire partie du spectacle, d’être avec nous. Ils sont aussi respectueux, et cela nous permet de partager beaucoup de contenus sur les réseaux sociaux, des vlogs pour leur faire vivre l’ambiance de la tournée, gérer des canaux de discussion, sans que cela ne soit trop envahissant dans nos vies privées. C’est aussi grâce à eux que l’on décroche le trophée du public. Ils nous donnent beaucoup et on se doit de performer au mieux en retour.
PETiTOM : J’adore cette proximité. Nos fans nous poussent à donner le meilleur de nos capacités. On essaie toujours de prendre un temps après le spectacle pour aller à leur rencontre (même si on aimerait parfois souffler un peu entre deux shows), croiser leurs regards et leurs sourires. Je veux me donner à 100 % pour leur faire honneur.
Shaïna et PETiTOM : On se rappelle de nos débuts qui ont été difficiles pour lancer le spectacle. Des dates ont parfois été annulées et, au début, il y avait moins d’une trentaine de personnes qui nous attendaient à la sortie. Maintenant, ils sont 400 ou 500, ou plus encore ! C’est le public qui nous a menés sur la route des Trophées, et qui continue de croire en nous.
M.A. : Où allez-vous ranger votre trophée?
Shaïna : Je l’ai déjà rangé ! J’ai redécoré tout mon appartement à Paris, j’ai installé une étagère il n’y a pas longtemps. Le trophée est posé entre une peluche offerte par une fan et un cadre photo, tout au milieu. Il est trop beau, on le voit dès qu’on rentre dans la pièce. Chaque fois que je le vois, je me rappelle de tout ce qu’on a vécu lors de la soirée, de l’ambiance particulière qui régnait avec l’équipe.
PETiTOM : Je l’ai installé au-dessus de mon piano, j’ai fait du rangement dans mes livres pour lui trouver une place.
M.A. : Pour finir, à quelle question que l'on ne vous pose jamais en interview souhaiteriez-vous répondre?
PETiTOM : Oh ça c’est difficile comme question! On me demande rarement de quoi j’ai peur. Même si je donne souvent l’impression d’une grande assurance sur le spectacle, j’ai aussi des moments où je doute. Il y a des jours où on n’est pas forcément dans un bon état d’esprit, ou bien je peux avoir peur de me blesser sur une cascade ou de perdre ma voix. Dans ces moments, je n’ai qu’une envie, c’est de foncer sur scène pour faire disparaître ces craintes, récupérer l’énergie de toute l’équipe et m’ancrer dans mon personnage pour oublier tout le reste. C’est parfois ces jours là que je performe le mieux.
Shaïna : Après une centaine de représentations, je peux dire que je n’ai plus trop de stress avant de monter sur scène (ou du moins j’arrive à l’apprivoiser), car je sais de quoi nous sommes capables ; on connaît nos morceaux, nos déplacements, et j’ai toujours la montée d’adrénaline au début. Mais j’ai toujours peur d’être malade et de ne pas être au mieux vocalement. Quand tout va bien, j’oublie les inquiétudes et je peux m’amuser avec mon personnage, improviser un peu et donner des choses différentes au public. Je ne veux pas tomber dans quelque chose de mécanique.
M.A. : Un mot commun pour la fin?
Shaïna et PETITOM : Vivre Molière avec toute la troupe est une aventure folle et magique que l’on gardera à vie dans nos têtes. On espère déployer notre palette d’auteur-compositeur-interprète sur d’autres projets à venir, mais nous aurons toujours une affectation particulière pour ces mois de tournée où l’on est tous réunis autour de musiques qui nous font vibrer.
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Crédit Photos : Kriss Logan