Rencontre : « La Légende de Monte-Cristo, le Musical », au Dôme de Paris et en tournée

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L’histoire du Comte de Monte-Cristo a décidément le vent en poupe. En plus de l’adaptation en comédie musicale qui sera présentée prochainement aux Folies Bergère, un autre projet, cette fois-ci mis en scène par Serge Postigo, verra le jour. Intitulé La Légende de Monte-Cristo, le Musical, il sera joué au Dôme de Paris pour 10 dates, du 29 janvier au 5 février 2026, avant un départ en tournée en France, Suisse et Belgique. Nous avons rencontré les co-producteurs du spectacle, Romann Nakache et Bruno Amic, afin d’en savoir un peu plus.

Musical Avenue : Tout d’abord, pourquoi cette envie d’adapter Le Comte de Monte-Cristo en comédie musicale ?

Bruno Amic : Je viens du sud de la France, et je suis né en quelque sorte avec le château d’If. C’est un lieu que j’adore et qui est ancré dans l’imaginaire des enfants marseillais. J’avais donc à cœur de faire un spectacle musical sur cette œuvre majeure d’Alexandre Dumas. Par ailleurs, c’est une histoire qui a rencontré un franc succès à chacune de ses adaptations, que cela soit en série, au théâtre, ou au cinéma comme récemment avec le film d’Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte. En revanche, cela n’avait encore jamais été décliné en spectacle musical jusqu’à maintenant.

Romann Nakache : Le Comte de Monte-Cristo était le livre de chevet de mon père, et c’est lui qui m’a transmis l’amour de ce roman-feuilleton paru en 1844 dans le Journal des débats. Cette œuvre comporte tous les ingrédients d’une bonne comédie musicale : l’amour, la vengeance, la trahison, mais aussi la rédemption et la tolérance. Ce sont des thèmes universels forts, qui restent très actuels.

M.A. : Pouvez-vous présenter brièvement l’équipe créative derrière La Légende Monte-Cristo ?

R.N. : Nous avons tenu à rassembler une équipe artistique francophone – français, québécois, suisses,… –, d’horizons de la comédie musicale et de la musique différents afin de toucher le plus de publics possibles. La mise en scène a été confiée à Serge Postigo, dont la rigueur très anglo-saxonne fait que rien ne sera laissé au hasard. Nicolas Huchard, dont il s’agit de la première expérience sur une comédie musicale, est quant à lui en charge des chorégraphies. Emmanuelle Roy et Jean-Daniel Vuillermoz, qui ont collaboré ensemble récemment sur Les Misérables au Châtelet, s’occupent respectivement de la scénographie et des costumes. Le livret est signé Bruno Amic, André Lahitte et moi-même, et je suis également en charge de la direction musicale aux côtés d’une équipe qui rassemble plusieurs auteurs-compositeurs parmi lesquels Vincha, Fred Savio, Felipe Saldivia, FB ou encore Freddy Marche. Nos deux artistes principaux, Gjon’s Tears et Philippine Lavrey, participent aussi activement à l’écriture et à la composition des chansons. Ce sont deux musiciens de grand talent, et il aurait été dommage de s’en priver.

M.A. : Vous le disiez, les deux rôles principaux d’Edmond Dantès et Mercédès seront interprétés par Gjon’s Tears et Philippine Lavrey. Comment ont-ils intégré l’équipe, et quels ont été les arguments pour les convaincre ?

B.A. : Nous avons eu des échanges nourris avec les équipes de chacun d’entre eux. Après plusieurs rencontres, ils ont décidé de passer l’audition et ont été retenus. Nous tenions de notre côté à ce que les deux rôles principaux soient sélectionnés et annoncés en même temps. Ce sont des artistes qui sont surtout reconnus pour leurs talents vocaux – Gjon’s Tears a été révélé par The Voice et a représenté la Suisse à l’Eurovision en 2021, où il a fini troisième, et Philippine Lavrey a notamment connu le succès avec la chanson « Into The Stars », en duo avec Benson Boone, ndlr. Se prêter au jeu de l’acting, mais aussi de la vie de troupe, s’apparente donc pour eux à un vrai challenge qu’ils ont très envie de relever. Ils sont actuellement coachés pour la partie comédie, ce qui est très important notamment pour Gjon’s Tears qui devra incarner plusieurs personnages au gré des transformations d’Edmond Dantès.

M.A. : Un extrait du spectacle a été dévoilé dernièrement, "L’éclat de nous". Pourquoi cette chanson, et à quel moment va-t-elle s’insérer dans la narration ?

R.N. : C’est une chanson que j’ai écrite et composée avec Fred Savio et Felipe Saldivia, et que nous tenions à mettre en avant pour présenter le spectacle car elle traduit beaucoup de choses, et notamment la romance d’Edmond Dantès et Mercédès sur laquelle nous souhaitons surtout mettre l’accent. Il s’agit d’une chanson d’amour très solaire qui arrive très vite dans le spectacle, lors des fiançailles d’Edmond et de Mercédès.

M.A. : Quel sera le parti pris sur scène, tant du point de vue de la scénographie que de l’histoire, des musiques ou des costumes ?

B.A. : Nous allons rester dans la tradition du spectacle musical français, mais avec des influences des musicals de Broadway. Sur scène, nous retrouverons une vingtaine d’artistes… mais aussi très certainement une guitare et un piano. Nous voulons en effet proposer au public une musicalité sur scène qui soit jouée et visible, et qui puisse être ensuite facilement transposable en tournée. Côté costumes, l’adaptation en manga du Comte de Monte-Cristo, qui date de 2018, est l’une de nos inspirations. C’est très intéressant de voir comment, de l’autre côté du globe, on s’empare de ce patrimoine français que tout le monde connaît. Nous aurons donc des costumes respectueux de ce qui se faisait à l’époque, mais avec une touche de fantaisie. Pour l’histoire en elle-même, nous nous autorisons quelques libertés ; la fin du spectacle ne sera par exemple pas la même que celle du livre… Nous avons également fait le choix de mettre en avant tous les protagonistes, contrairement au roman où Edmond Dantès est le personnage central. Un véritable effort sera fait pour mettre davantage en avant les personnages féminins, notamment. L’idée est donc de moderniser l’œuvre et de rééquilibrer la part romance/vengeance, tout en conservant l’essence du récit.

R.N. : Un gros travail est également fait sur les couleurs. Sur l’affiche, par exemple, elles ne sont pas choisies au hasard et correspondent à l’idée générale que l’on se fait du spectacle. Elles suivent également la narration : les couleurs chaudes et solaires que l’on aura au début du spectacle lorsque tout va bien pour Edmond Dantès et Mercédès laisseront peu à peu la place à des couleurs plus froides, avec beaucoup de clair-obscur. Sans trop en dévoiler, nous reviendrons ensuite à quelque chose de plus coloré…

M.A. : Pour finir, quelle est la prochaine étape et quelles sont vos attentes vis-à-vis de ce projet ?

R.N. : Le reste de la distribution sera révélé à la fin du mois de mai – les auditions sont en cours. Pour le reste, nous souhaitons faire voyager ce spectacle autant que possible et tenir sur la durée. Et, surtout, être dignes de toutes les adaptations de ce roman et de l’œuvre d’Alexandre Dumas.

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Chloe Enkaoua

J'ai trois passions dans la vie : les voyages, les romans de Stephen King et les comédies musicales. En grandissant au milieu de quatre grandes sœurs, j'ai été biberonnée aux films musicaux, de "Hair" à "The Chorus Line" en passant par "West Side Story", "Grease" et "Fame". Depuis 2008 et mon arrivée à Paris pour exercer le métier de journaliste, j'écume les salles de spectacles pour y découvrir les nouvelles comédies musicales à l'affiche. Et lorsque je le peux, celles de Broadway et du West End également !
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