Critique : "Le Bossu de Notre-Dame" au Stage Theater Des Westens à Berlin

Temps de lecture approx. 5 min.

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A une époque où la société de production Stage Entertainment semble être frileuse et hésitante à prendre des risques, nous ne pouvons que nous réjouir de leur décision de reprendre Le Bossu de Notre Dame au sein du Stage Theater Des Westens à Berlin, 18 ans après sa création.
Cette adaptation scénique du dessin animé de Disney a parcouru le monde : elle été montée à la Jolla Playhouse à San Diego, au prestigieux Papermill Playhouse dans le New Jersey et enfin à Tokyo et à Melbourne. Pourtant, la toute première version est née… à Berlin, avec un livret de James Lapine. Ce fut la première production de Disney à être créée en Europe mais aussi le musical joué le plus longtemps à Berlin, avec trois années de représentations.

La version américaine du spectacle a été retravaillée avec un nouveau livret de Peter Parnell qui se rapproche davantage du roman original de Victor Hugo, explorant ses côtés les plus sombres et s’éloignant ainsi beaucoup plus du dessin animé. C’est cette version forte en émotions, brillamment mise en scène par Scott Schwartz et magnifiquement chorégraphiée par Chase Brock, qui nous est donnée à Berlin avec des décors époustouflants d’Alexandre Dodge et des costumes tout aussi inventifs d’Alejandro Vietti.

Avec un chœur spectaculaire de 32 voix

Ce musical adapté en allemand par Michael Kunze est intelligemment construit autour d’une série de leitmotivs musicaux, vocaux ou instrumentaux propres à chaque personnage : le merveilleux « Out there » pour Quasimodo, « Hellfire » pour Frollo, « Rest and recreation » pour Phoebus, « God Help the Outcasts » pour Esmeralda… sans oublier le thème de « The Bells de Notre-Dame » qui sert d’intermède narratif pour conter l’histoire du spectacle.

Quant à « Topsy Turvy », il représente la métaphore du show business mais constitue peut-être le seul numéro quelque peu décevant de tout le spectacle. Les personnages des gargouilles, comiques dans le dessin animé, sont ici remplacées par des voix intérieures de Quasimodo ainsi que par un chœur de 32 voix, présent dans l’arrière-scène durant l’intégralité du spectacle.
Une version plus sombre que le dessin animé de Disney
Pour citer le producteur du spectacle Thomas Schumacher, Président de Disney Theatrical  : « Les personnages se rencontrent avec un seul but : essayer de faire les bons choix face à des obstacles extraordinaires. Nous ne donnons pas de solutions mais allons dans des endroits qu’on peut qualifier de sombres et que j’appellerai humains ».Malheureusement ce parti pris de faire du Bossu un musical adulte, sombre et complexe, a entraîné l’annulation du transfert à Broadway prévue après les représentations au Papermill Playhouse, tant le réalisme et la violence de certaines scènes et le choix (alerte : spoilers !) de faire mourir Esmeralda, comme dans le roman de Victor Hugo, rendaient compliquée la vente de billets du spectacle. Difficile en effet à cet égard de le considérer comme un produit Walt Disney, aux côtés du Roi Lion et d’Aladdin
Les productions au Japon se multiplient pourtant : Kyoto accueillera le spectacle jusqu’au 18 septembre, puis sera suivie par Yokohama. En 2018, les villes de Kelowna et Saskatoon au Canada auront aussi leurs propres versions du Bossu de Notre Dame. Une arrivée en Europe et a fortiori dans le West End semble moins probable pour les raisons évoquées plus haut dans la mesure où le Bossu de Notre Dame, tout comme Anastasia, est un musical pour adultes basé sur un dessin animé destiné aux enfants. En France, la raison semble tout autre au vu de l’existence de la comédie musicale française Notre Dame de Paris sauf si Stage Entertainment nous fait la surprise de choisir ce spectacle pour Paris après Grease.
 
Pour voir le spectacle en Europe, un conseil : allez en Allemagne !
Il est impératif de se rendre en Allemagne pour découvrir ce musical hors du commun qui comporte peut-être la meilleure partition musicale du répertoire Disney, avec une musique d’Alan Menken (La Belle et la Bête ; La Petite Sirène) et des paroles de Stephen Schwartz (Wicked). L’orchestration merveilleuse de Michael Starobin contribue à la réussite de cette production d’un niveau tout à fait équivalent à Broadway et de surcroît servi par une distribution de haut vol. Que dire des quatre rôles principaux ? Ils sont tout simplement parfaits : Maximilan Mann, vu à Vienne dans Legally Blonde et Mary Poppins, campe Phoebus avec une vraie sensibilité et Felix Martin, vu dans Les Misérables à Berlin dans le rôle de Marius interprète l’inquiétant Frollo avec nuance et justesse.
L’Australienne Sarah Bowden (merveilleuse danseuse-chanteuse et comédienne à l’affiche récemment de West Side Story et A Chorus Line) est une Esmeralda séductrice et émouvante mais la soirée appartient au jeune et fougueux David Jakobs, à la voix exceptionnelle et dont le jeu arrache les larmes. Il est juste extraordinaire dans le rôle de Quasimodo et c’est pour lui la consécration après une longue carrière dans les comédies musicales en Allemagne : il fut Gavroche dans Les Misérables à l’âge de 12 ans avant de continuer avec Rent à Munich, High Fidelity à Essen et Jesus Christ Superstar à Brême.  
Der Glöckner von Notre Dame se joue au Stage Theater Des Westens jusqu’à début novembre avant d’être transféré au Stage Apollo theatre à Stuttgart à partir du 18 février 2018. On vous aura prévenus !
Crédit photos : Johan Persson © Disney
Découvrez la bande-annonce du Bossu de Notre-Dame en Allemagne :

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Der Glöckner von Notre Dame (Le Bossu de Notre Dame)
Du 11 avril au 5 novembre 2017 à Berlin, au Stage Theater Des Westens
À partir du 18 février 2018 à Stuttgart

Musiques : Alan Menken ; Paroles : Stephen Schwartz ; Livret : Peter Parnell

Avec : David Jakobs (Quasimodo), Sarah Bowden (Esmeralda), Felix Martin (Frollo), Maximilian Mann (Phoebus), Jens Janke (Clopin) 
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