Rencontre : Nicolas Motet, lauréat du Trophée de la Comédie Musicale de la "Révélation Masculine" 2017

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À tout juste 16 ans, Nicolas Motet a remporté un Trophée d’interprétation (« Révélation masculine ») pour ses débuts remarqués dans la comédie musicale Oliver Twist. Il sera prochainement à l’affiche de Grease, le musical au Théâtre Mogador et nous en dit plus sur ses influences et motivations.

Les Trophées de la Comédie Musicale Révélation Masculine

Musical Avenue : Où étais-tu quand tu as appris ta nomination aux Trophées de la Comédie Musicale ?

Nicolas Motet : Je devais sûrement être à l’appartement, chez moi. Ma mère est arrivée et m’a dit « J’ai une surprise pour toi », et c’est là que j’ai vu les nominations sur internet. J’avais d’abord vu qu’Olivier Twist était nommé dans plusieurs catégories et ce n’est qu’après que j’ai vu mon nom tout seul. Ça m’a pris un moment pour réaliser.

Quelle a été ta première pensée quand tu as gagné ?

N.M. J’étais assez surpris. Je me souviens avoir reçu un email me disant que j’étais invitée à la cérémonie. Quand je suis arrivé, on m’a dit « c’est à ton tour ! » mais comme j’étais avec toute la troupe d’Olivier Twist et que j’avais entendu qu’Alexandre (Jérome, co-lauréat du Trophée « Révélation Masculine » Ndlr) avait gagné le Trophée, je n’ai pas compris tout de suite. Quand je suis monté pour faire le speech, je me suis rendu compte que j’avais beaucoup de chance, tout simplement. Pouvoir me dire que les gens ont aimé un spectacle comme Oliver Twist sur lequel on a beaucoup travaillé, et qu’en plus ils ont aimé ma prestation… Ça m’a fait vraiment plaisir d’être avec la troupe à ce moment-là et de pouvoir partager ça avec eux. En plus, je connais Alexandre et ça m’a fait plaisir de partager ça avec un ami. Le trophée a pris encore plus de valeur parce que ça montrait que le travail de l’artiste est reconnu, peu importe la taille de la production.

Manon Taris, Nicolas Motet, Alexandre Jérôme et Alexis Loizon à la remise du Trophée de la Comédie Musicale. Crédit : Clément Dubois

Où as-tu mis ton trophée ?

N.M. Je l’ai mis dans ma chambre, sur une table où je mets des souvenirs et différentes traces de mes expériences. J’ai par exemple un mug Oliver Twist, une affiche de Grease… et j’ai mis le Trophée là, au milieu. Il est beau ce Trophée : moi, je l’aime beaucoup (rires) ! C’est un souvenir en plus, quelque chose qui me tient à coeur. 

Ton parcours

Qui es-tu ?

N.M. Je m’appelle Nicolas Motet, je vais bientôt avoir 17 ans. La comédie musicale est quelque chose de naturel pour moi et mes parents m’ont soutenu pour que je puisse vivre de ma passion. J’ai appris petit à petit, j’ai rencontré des professionnels qui m’ont beaucoup appris… et j’ai aussi beaucoup travaillé. J’ai eu de la chance de multiplier les expériences et l’année dernière, l’une d’entre elles m’a permis de venir m’installer à Paris : Oliver Twist. J’ai appris beaucoup, que ce soit d’un point de vue artistique, professionnel ou tout simplement sur moi-même. Je suis un danseur-chanteur-comédien qui est très heureux de pouvoir déjà vivre de sa passion à 16 ans.

Nicolas Motet et la troupe de « Oliver Twist, le musical » à la salle Gaveau

Pourquoi la comédie musicale ?

N.M. La comédie musicale, c’est réunir le chant, la danse et le théâtre qui sont tous des moyens différents et à la fois similaires de pouvoir s’exprimer. Depuis tout jeune, je trouve que la comédie musicale est quelque chose de naturel pour moi dans le sens où quand je suis sur scène – que ce soit pour Oliver Twist ou bientôt avec Grease – et que l’orchestre commence à jouer, tout vient naturellement et ça me permet de m’évader. C’est aussi le cas pour le public mais pour nous, les artistes, ça nous permet d’aller ailleurs et de vivre des émotions que nous n’aurions pas normalement dans le quotidien. Aussi, je m’en rends d’autant plus compte depuis Oliver Twist, que la comédie musicale est quelque chose de vraiment très humain. Avec la troupe d’une comédie musicale, on rencontre un collectif avec qui on va passer beaucoup de temps et avec qui on va vivre beaucoup de choses. Avec la troupe d’Oliver Twist, c’était vraiment comme une famille. Je sais que ça peut paraître niais et évident à dire, mais sur scène il y a cette complicité qui se créé et le public le ressent. Quand j’ai appris que j’étais pris sur Grease, il y avait cette partie de moi qui me disait : « J’ai hâte de rencontrer ce groupe de personnes que je ne connais pas pour l’instant, alors que dans un an j’aurais des souvenirs attachés à chacune de ces personnes ». Je me rends compte maintenant que pour moi, dans la comédie musicale, il y a certes le côté évasion et les différents styles d’interprétation, mais il y a surtout ce côté humain qui me motive tous les matins à aller aux répétitions ou à faire le spectacle.

Quelles sont tes influences ?

N.M. Ça va paraître bizarre ce que je vais dire, mais pour moi tout tourne autour de l’énergie. Quand j’écoute une musique, que ce soit une balade ou une chanson qui soit faite pour danser, je vais toujours trouver une certaine énergie dedans. C’est ça qui me porte et me donne envie de ressentir pleinement les choses. Que ce soit quand j’écoute de la musique, que j’aille voir un film ou quand je joue sur scène, j’ai vraiment besoin de ressentir des émotions.  Du coup, pour revenir sur mes influences, j’ai depuis tout petit admiré le spectacle Cats. Je me rappelle que ma mère avait acheté le DVD, je l’ai souvent regardé quand j’étais petit vu que ça me faisait beaucoup rêver. L’univers sombre, mystérieux et un peu obscur de Cats m’intriguait et ça rejoint un peu ce que j’aime dans les livres, les séries ou les films : tout ce qui est obscur et mystérieux me plaît (rires). Ceci dit, j’aime aussi beaucoup Hairspray grâce à toute l’énergie que ça dégage. Ça reste d’ailleurs un rêve pour moi de le jouer un jour sur scène. Il y a aussi bien sûr Grease que j’aime beaucoup car j’ai de la famille américaine et comme les Etats-Unis sont en quelque sorte un rêve à réaliser, j’ai toujours dit à mes parents : « Mais pourquoi je ne peux pas faire une année au lycée aux Etats-Unis ? ». Ma mère qui est de là-bas me dit que la vie lycéenne est très proche de ce qu’on voit dans Grease, avec les pom-pom girls et tout le reste. Moi qui était frustré de ne pas vivre là-bas, au final je vais pouvoir faire mon année de lycée avec la troupe de la comédie musicale de Grease

Quels ont été les moments marquants dans ta carrière ?

N.M. L’un des moments qui m’est le plus cher, c’est le soir où j’ai chanté pour la dernière fois « Ce qu’il faut faire » sur scène dans Oliver Twist. C’est ce qui a marqué le début de l’aventure puisque c’est ce que j’ai chanté aux auditions. J’ai tellement de souvenirs avec cette chanson, tellement de liens… je me souviens que quand la musique a commencé pour cette dernière fois, il y avait cette partie de moi qui hurlait et qui disait « Non ! Ne laissez pas la musique démarrer… » Je ne voulais pas que ça s’arrête et que je la chante pour la dernière fois. Tout au long de la chanson, j’avais tous les souvenirs qui me revenaient à l’esprit : les auditions, les promotions, les répétitions, la première fois que j’ai fait le spectacle sur scène avec un public, à l’appartement quand je m’entraînais avec le piano, la première fois que je l’ai apprise avec les paroles écrites sur un post-it, … tous ces moments me sont revenus pendant la chanson. Je n’étais pas triste, j’étais tellement heureux ! Je me suis rendu compte à quel point cette chanson m’était chère. Je crois que j’ai fini la chanson un peu en larmes (rires). C’est en tout cas vraiment le moment le plus marquant de ma carrière à ce jour.   

« Oliver Twist » figure bien sûr en tête des événements marquants de la jeune carrière de Nicolas Motet

Ton avenir

What’s next en 2017 ?

N.M. Grease à la rentrée. Je n’arrive d’ailleurs toujours pas à y croire. Faire un spectacle au Théâtre Mogador, ça ne m’était jamais vraiment venu à l’esprit. Ça m’avait déjà fait drôle quand j’ai appris que David Alexis et Prisca Demarez allaient rejoindre la distribution d’Oliver Twist, eux qui avaient auparavant joué au Théâtre Mogador (David Alexis dans Le Bal des Vampires, Prisca Demarez dans Cats, ndlr). Je travaille depuis cette semaine dans les coulisses du théâtre pour les répétitions et il y a cette partie de moi qui me rappelle qu’il n’y a pas si longtemps, j’étais à la place du public, loin de m’imaginer ce que ça pouvait représenter d’être un artiste là-bas.

Et ensuite ? Nicolas Motet dans quelques années ?

N.M. Hormis Grease, j’ai un projet solo sur lequel je travaille. Depuis tout petit, j’ai su que je voulais le faire. Je prends mon temps, je ne veux pas donner de dates parce que je ne suis pas pressé et que j’ai envie de me consacrer à fond sur Grease pour la saison 17-18. Je veux que ce soit quelque chose de vrai, qui me ressemble et qui ne soit pas précipité. Je travaille sur des chansons, sur un concept… la comédie musicale influence bien sûr la façon dont j’approche les choses, je réfléchis à un concept global, à une sorte de petite histoire qui lie le tout… on verra bien. Ce sera concrétisé un jour, mais seulement quand je me sentirais prêt. Je le nourris petit à petit, et je pense que mon expérience sur Grease aidera aussi à le faire grandir. Je sens que ça va être de belles années très enrichissantes. Quoiqu’il arrive, je vois la suite avec un sourire. Que ce soit pour faire de la pop, de la comédie musicale, que ce soit en France ou aux Etats-Unis, j’ai toujours appris à être heureux de ce que je fais et de la chance que j’ai. J’aime me concentrer sur ce que j’ai, sur ce qu’il y a à apprendre et sur ce qui est bon dans un projet. J’espère en tout cas toujours garder avec moi cette petite voix de Nicolas Motet à 16 ans qui me dit de rester simple (rires), d’apprécier ce que j’ai et de savoir rebondir avec pour continuer à avancer.

Nicolas Motet sera désormais connu sous le pseudonyme Alexander Wood, ici dans « Grease »


Interview réalisée le 31 juillet 2017 à Paris par Stephany Kong
Retrouvez tous nos articles avec Nicolas Motet sur MusicalAvenue ici
Pour en savoir plus sur l’artiste, retrouvez-le sur son site officiel ou sur sa chaîne Youtube

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Stephany Kong

Stephany Kong

Parisienne de naissance et de cœur (ici c'est Paris !), fan de Disneyland et de cinéma américain, j'ai grandi au Japon et à Singapour puis découvert la comédie musicale au cours de mes études en Angleterre avec "Wicked". Devenue une fervente supportrice du genre, j'ai rejoint MusicalAvenue à mon retour en France, en parallèle de mon activité professionnelle de chef de projet chez EDF.
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