Critique : « Cabaret », le musical de Broadway au Palais des Arts et des Congrès d’Issy

Temps de lecture approx. 4 min.

Le Palais des Arts et des Congrès d’Issy-les-Moulineaux (92) accueillait ce weekend une représentation de Cabaret, le classique de Broadway revisité par Olivier Desbordes (Lost in the Stars) avec l’américaine China Moses (La Princesse et la Grenouille de Disney) dans le rôle emblématique de Sally Bowles.

Une production française avec ses propres arguments

A l’instar de la production de Stage Entertainment, Cabaret raconte l’histoire de Cliff, un jeune écrivain américain dans l’Allemagne des années 30 qui se met à la recherche d’inspiration dans une boîte de nuit de Berlin : le Kit Kat Club. Il y rencontre alors Sally Bowles, la star du cabaret…

Créé en 1966 à Broadway, Cabaret a déjà fait l’objet de plusieurs adaptations (au cinéma, sur scène…). La version présentée ce 31 janvier 2015 à Issy-les-Moulineaux se joue depuis le 7 juillet 2014 (la première représentation a eu lieu à Montpellier) et a depuis été vue dans plusieurs Festivals (Figeac, Saint-Céré) et en tournée en France. 

 

De l’irréverence du Kit Kat Club au final poignant autour de la montée du nazisme

Dès notre entrée dans la salle du Palais des Congrès d’Issy-les-Moulineaux, tout est fait pour que nous nous sentions projetés immédiatement en plein Berlin au "Kabaret" : décors, orchestre, artistes…tout est déjà en place pour l’entrée sur scène du Maître de cérémonie (Eric Perez), omniprésent et désireux de nous emmener dans les tréfonds du Kit Kat Klub.

Toute la première partie du spectacle raconte l’arrivée d’un jeune écrivain, Cliff (Samuel Theis) à Berlin. Au gré de ses rencontres et aventures, nous découvrons un Berlin en images, avec un système de vidéos projetées en fond de décors, et en chansons. Ces dernières sont d’ailleurs interprétées dans leur version originale (en anglais) dans cette production, choix contestable tant certaines d’entre elles sont lourdes de sens et servent à faire avancer l’histoire. C’est ainsi dommageable pour ceux qui ne comprennent pas l’anglais et n’ont de surcroît jamais vu Cabaret auparavant. Pour autant, cela n’enlève en rien la qualité de l’interprétation dans son ensemble, en particulier Nicole Croisille (Frau Schneider) et Samuel Theis (Cliff), excellents dans leur chant en anglais comme dans leur interprétation en français.

La deuxième partie de Cabaret, particulièrement sombre et poignante, aborde la montée du nazisme et la descente aux enferts du Kit Kat Club. De quoi créer un malaise au sein du public qui ne sait plus s’il doit applaudir après les chants nazis, entonnés avec fierté par des personnages qu’on croyait à tort apprécier en début de spectacle. 

Une adaptation en 2 heures avec plus de 30 artistes sur scène

Cette adaptation d’Olivier Desbordes condense le spectacle de Cabaret en deux heures, sans entracte, ce qui peut paraître un peu long pour nous autres spectateurs (quelle que soit l’oeuvre présentée d’ailleurs). Heureusement, la trentaine d’artistes présents sur scène – orchestre compris – a usé de toute son énergie pour accrocher l’intéret du public qui, au vu des chaleureux applaudissements, y a largement trouvé son compte. Nous en tout cas, on en est ressorti avec une sacrée envie de revoir le film de 1972 avec Liza Minelli… 

Crédit photos : Manuel Peskine


Cabaret, de Joe Masteroff, John Kander et Fred Ebb

En tournée dans toute la France : 11et 12 avril à l’opéra de Massy, 23 avril à la gare du midi de Biarritz, 5 mai à Cahors, 18-21 juin à Mézieres, 28-29 juin à Clermont-Auvergne

Adaptation : Olivier Desbordes ; Direction musicale : Manuel Peskine ; Chorégraphies : Glyslein Lefever ; Décors : Patrice Gouron ; Lumières : Guillaume Hébrard ; Costumes : Jean-Michel Angays ; Maquillage : Pascale Fau ; Vidéo : Bérenger Thouin

Avec : China Moses (Sally Bowles), Eric Perez (Le Maître de Cérémonie), Samuel Theis (Cliff), Fraulein Schneider (Nicole Croisille), Herr Schultz (Patrick Zimmermann), Ernst Ludwig (Clément Chébli), Fraulein Kost (Pauline Moulène et Flore Boixel en alternance)

Stephany Kong

Stephany Kong

Parisienne de naissance et de cœur (ici c'est Paris !), fan de Disneyland et de cinéma américain, j'ai grandi au Japon et à Singapour puis découvert la comédie musicale au cours de mes études en Angleterre avec "Wicked". Devenue une fervente supportrice du genre, j'ai rejoint MusicalAvenue à mon retour en France, en parallèle de mon activité professionnelle de chef de projet chez EDF.
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