Critique : « 42nd Street » au théâtre du Châtelet à Paris

Temps de lecture approx. 4 min.

Le Théâtre du Châtelet reprend cet hiver 42nd Street, une production de sa saison 2016, sous la direction musicale de Gareth Valentine dans une mise en scène de Stephen Mear. Une comédie musicale « backstage », référence incontournable pour la discipline des claquettes, qui rend un bel hommage aux « Hoofers » (claquettistes) dans la plus grande tradition de l’entertainment américain. 

Un livre paraît d’abord en 1932 écrit par Bradford Ropes, puis un film est réalisé en 1933 par la Warner Bros, 42nd Street fait par la suite l’objet de négociations inhabituelles entre Broadway et Hollywood. C’est l’une des rares fois, pour l’époque, que Broadway s’est vu racheter un concept à Hollywood ! Un jeu qui en valait la chandelle puisque, depuis son ouverture en aout 1980 au Winter Garden, 42nd Sreet s’est jouée 3 486 fois dans trois théâtres différents (Winter Garden, Majestic et St.James) sur Broadway avant de rejoindre Londres en août 1984 puis Paris.

Une histoire simple, des chorégraphies complexes !

L’intrigue est on ne peut plus simple ; dans les années 30, en pleine crise économique, le producteur Julian Marsh tente de se refaire une santé financière en créant un nouveau spectacle Pretty Lady, une création sur laquelle repose alors beaucoup de pression. La vedette du spectacle est déjà engagée, il s’agit de Dorothy Brock, une actrice pourtant considérée comme « en perte de vitesse ». Peggy Sawyer, une jeune artiste talentueuse venue d’Allentown, réussit son audition et intègre la troupe du spectacle. Elle ne tarde pas à devenir une star lorsqu’elle remplace au pied levé Dorothy Brock qui s’est cassée la cheville lors de la première …

Cette histoire facile à suivre ne semble qu’être un prétexte aux nombreux numéros de danse époustouflants, pour certains devenus iconiques à l’image du numéro d’ouverture.

Le rideau se lève de quelques centimètres seulement ne laissant apparaitre que des dizaines de jambes bien alignées qui entament une chorégraphie de claquettes réglée au cordeau. De quoi galvaniser le public et cela ne fait que commencer.

Les chorégraphies de Stephan Mear mélangent les rythmes et les styles dont émane une énergie folle et joyeuse. Les cadences endiablées révèlent l’extrême technicité des numéros qui semblent pourtant exécutés avec une grande facilité par d’impressionnants danseurs. Ils sont absolument impeccables tout au long du spectacle qui comprend 5 grands moments de claquettes dont le bluffant « We’re in the Money ». Un numéro extraordinaire et entrainant qui rassemble la cinquantaine de danseurs de la troupe, inoubliable !

Photo : Marie-Noelle Robert

Des claquettes mais pas que …

Aux Etats-Unis ou en Angleterre, ils appellent cela des « Triple Threats », c’est-à-dire que les artistes savent aussi bien, chanter, danser et jouer la comédie, 42nd Street en est un bel exemple. Aussi bons danseurs que comédiens et chanteurs, ces artistes nous font passer par toute une palette d’émotions.
De tableaux de troupe enlevés comme « Luluby of Broadway » on passe à des scènes plus intimistes comme le passage de flambeau entre Dorothy et Peggy sur « A quarter to nine » dans la loge de cette dernière. Emouvante, drôle, exaltante, cette production de 42nd Street a décidément beaucoup à nous offrir.

Photo : Marie-Noelle Robert

Toute cette belle troupe évolue dans de somptueux décors réalisés pour la scène du Châtelet. Chaque décor est élaboré avec une attention particulière aux détails, le résultat est tout simplement grandiose. 42nd Street, ce n’est pas moins de 300 costumes hauts en couleurs et 200 paires de chaussures à chaque représentation. Du grand spectacle souligné par la magie de l’orchestre live !

Si plumes et paillettes viennent nous enchanter pendant près de 2h30, 42nd Street n’en reste pas moins un vibrant hommage au monde du spectacle, ses équipes et ses coulisses dans lesquelles on travaille durement mais où l’amour du spectacle règne toujours. C’est aussi un joli clin d’œil à Bubsy Berkeley, chorégraphe du film en 1933, connu pour ses mouvements de caméra singuliers et ses stupéfiantes compositions de danses géométriques !

Photo : Marie-Noelle Robert

Vous l’aurez compris, nous avons succombé au charme de ce délicieux spectacle. Il vous reste encore une quinzaine de jours pour découvrir 42nd Street et commencer l’année des étoiles pleins les yeux 

Source: « Histoires de comédies musicales » par Patrick Niedo aux éditions Ipanema

42nd Street
Gabrielle Carayon

Gabrielle Carayon

Diplômée en communication, je suis partie vivre à Londres pendant un an et demi. Amoureuse de la capitale Anglaise, j’y retourne régulièrement pour suivre l’actualité du West End. Mon spectacle préféré ? Il y en a tellement, pourquoi choisir ! Passionnée par le théâtre, la danse et l’univers des comédies musicales, j’ai rejoint l’équipe de Musical Avenue en 2015 en parallèle de mon activité professionnelle dans les relations presse. Maintenant vous savez tout… enfin presque ! Twitter: @Gaby_Caray Instagram: @gaby_caray
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