Critique : "Ernest et Célestine" au Théâtre de la Gaité Montparnasse de Paris

Temps de lecture approx. 6 min.

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Ernest et Célestine : Des personnages mythiques
La série de livres illustrés Ernest et Célestine enchante petits et grands depuis bientôt quarante ans. Cette amitié entre un ours tendre et la pétillante petite souris a été adaptée en film, et en série pour la télévision. Ne manquait plus que le spectacle vivant, qui a déboulé à Paris le 12 octobre dernier. Portés par l’élan de Jules Verne il y a à peine deux semaines, Adam, 7,5 ans, et Célia, 5,5 ans, ont fait comprendre à leurs parents qu’ils ne manqueraient Ernest et Célestine pour rien au monde.
Créés en 1981 par Gabrielle Vincent, Ernest et Célestine sont deux personnages incontournables de la littérature pour enfants. Accessibles dès l’âge de trois ans, les ouvrages illustrés racontent des tranches de vie enveloppées de douceur pour ces deux animaux que le destin a rapprochés. Un long-métrage sort en 2012, et réinvente quelque peu la genèse imaginée par les livres. Il sera par la suite adapté en film, sur un scénario et des dialogues de Daniel Pennac. Le long-métrage sera lui-même adapté en roman en 2013.
Un démarrage difficile…
En ce dimanche 15 décembre, nous arrivons dans une salle à moitié remplie, suffisamment néanmoins pour passer un moment agréable. Le spectacle s’ouvre dans la maison de campagne de l’ours Ernest, qui habite avec sa chère amie Célestine, une petite souris. Accompagnés par leurs amis l’ours Boléro, ainsi que les souris Clémentine et Augustine, ils vont essayer de réaliser leur rêve : monter un spectacle et le jouer dans la Grande Ville. L’histoire va puiser dans l’univers d’Ernest et Célestine, s’appuyant évidemment sur les livres, mais également sur la série de 26 épisodes courts intitulée La Collection, et sortie en 2017 pour faire suite au film. 
Le livret est plutôt simple, ce qui le rend accessible pour les plus jeunes, mais peut-être un peu léger pour parler pleinement à un public adulte. Il s’appuie sur l’ensemble de l’univers d’Ernest et Célestine, en intégrant par exemple le récit du livre La Naissance de Célestine. Reconnu comme le plus émouvant de la série, l’épisode est parfaitement transposé et donne une séquence pleine de poésie sur scène, avec un très beau titre original intitulé « Je me souviens », écrit et composé par Valérie Marie. Il prend néanmoins le parti d’occulter presque totalement le sujet de la non acceptation de cette amitié par la communauté des ours et des souris.
Contrairement à ce qu’on observe habituellement sur des productions pour enfants, le spectacle démarre assez lentement, avec peu de rythme. Adam et Célia ont montré des signes clairs d’ennui, ne tenant pas en place sur leurs fauteuils. Adam a même jugé que « les chansons [étaient] trop longues ». La principale faiblesse réside probablement dans le livret, qui introduit les personnages et fait se succéder des séquences sans réel fil conducteur. On se dit alors que ça va être très long…
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… qui laisse vite place à l’émotion et aux rires
Heureusement, l’énergie remonte d’un coup sur la chanson « La confiture », reprise du célèbre titre des Frères Jacques, qui provoque des rires nourris dans l’assemblée. Nos chroniqueurs en culotte courte se mêlent sans retenue à l’hilarité générale. Le spectacle semble ensuite retomber dans ses travers avec le titre « Notre chanson pour la terre », interprété par le personnage de Célestine. Bien que remplie de messages essentiels et pédagogiques sur l’écologie et la préservation de la planète, elle n’a aucun lien avec le livret et la scène qui précède.
Le spectacle va décoller et nous emporter définitivement avec la reprise d’un titre de Pierre Lozère intitulé « J’ai le hoquet », qui fait éclater de rire petits et grands. Ce moment coïncide avec le début de l’épopée qui va conduire les personnages sur scène, à la Grande Ville. Oubliées les 20 premières minutes : la salle est captivée et le restera jusqu’aux saluts. En témoignent les interactions beaucoup plus dynamiques avec le public, qui voit par exemple Adam interpeller directement Célestine pour lui demander ce qu’il y a dans sa valise, attirant l’attention amusée des autres spectateurs.
Une création très cohérente, qui démontre que l’on peut faire beaucoup avec peu
Comme évoqué plus haut, la production s’appuie sur sept chansons originales et cinq reprises. A l’exception de « Notre chanson pour la terre », tous les titres respectent les codes de la comédie musicale et s’insèrent de manière assez fluide dans l’histoire. D’ailleurs, si le public ne connait pas les chansons, impossible de se rendre compte que certaines sont des reprises ! Une nouvelle fois, on regrettera le recours à la bande son au détriment d’un orchestre, mais c’est malheureusement le standard dans les productions de cette envergure. On apprécie toutefois que les artistes chantent en direct, ce qui n’est pas toujours le cas sur les spectacles en costumes intégraux (Masha et Michka, par exemple).
Pour poursuivre sur la partie technique, la scénographie se compose d’éléments de décors, superposés à une illustration projetée sur le fond de la scène. Profitons-en pour saluer le talent de l’illustrateur Yves Darmin, qui propose de très beaux tableaux riches en détails, en harmonie avec l’ambiance du spectacle.
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Cachés sous leurs costumes – qu’Adam et Célia ont d’ailleurs trouvé « très jolis » – les cinq interprètes portent parfaitement le spectacle. On regrettera néanmoins qu’Alexandre Majetniak, l’interprète d’Ernest, ait été souffrant le jour de notre venue, ce qui peut en partie expliquer notre ressenti mitigé au début du spectacle. Adam et Célia ont plébiscité la performance de Vincent Morisse (Un Chant de Noël) en ours Bolero, qui justifie pleinement sa nomination aux Trophées de la Comédie Musicale 2019. Quant à Anaïs André, elle a illuminé la scène par sa grâce de danseuse classique, avec notamment une sublime chorégraphie sur la célèbre « Danse de la Fée Dragée », extrait de Casse-Noisette, le ballet de Tchaïkovski. Emilie Jonas (La Folle Histoire du Petit Chaperon Rouge) est très convaincante en Célestine, et Amandine Toldo complète cette jolie troupe dans le rôle de la souris Clémentine.
Adam et Célia sont sortis enchantés et enthousiastes de cette représentation, avec en prime une photo avec les artistes, un CD et une affiche. Alors qu’ils n’étaient pas forcément attachés outre mesure à ces personnages, ils sont désormais en forte demande pour découvrir les livres, films et épisodes de l’univers d’Ernest et Célestine. Au diapason, les enfants de la salle ont longuement et chaleureusement applaudi pendant les saluts. Ce joli spectacle, plein de tendresse et de poésie, ravira à n’en pas douter les enfants de 3 à 8 ans. Malgré les quelques clins d’œil réservés aux adultes, les parents trouveront essentiellement leur plaisir dans l’émerveillement de leurs petits. Et c’est déjà énorme !
Découvrez la bande-annonce de « Ernest et Célestine » :
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Crédits photos : Philippe Escalier 



Ernest et Célestine, de Caroline Magne, d’après l’oeuvre de Gabrielle Vincent.
Jusqu’au 22 mars 2020
Au Théâtre de la Gaité Montparnasse,
26 rue de la Gaîté, 75014 Paris
Mise en scène : Caroline Magne ; Chorégraphies : Vincent Brisson ; Paroles et Musiques originales : Valérie Marie ; Reprises paroles et musiques de Pierre Lozère – Alain Lagarde ; Arrangements-Réalisation : Alain Félix avec l’aimable participation de RIDAN ; Décors illustration : Yves Damin ; Masques : Marie-France Larrouy – Multi-Création
Avec : Emilie Jonas, Amandine Toldo, Anais André, Vincent Morisse, Alexandre Majetniack.
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