Critique : "Le Fantôme de l'Opéra" version concert en français au Théâtre St-Denis de Montréal

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Au mois de juillet 2018, les Montréalais avaient eu le plaisir de découvrir Le Fantôme de l’Opéra en français, dans le cadre d’une version concert inédite présentée pour deux soirs seulement. Fort de son succès lors de ces deux dates uniques, le spectacle revient cette fois sur les planches du Théâtre St-Denis à Montréal jusqu’au 26 janvier prochain.

Redécouvrir cette œuvre culte en français
Les Parisiens rêvaient de le voir enfin prendre vie dans la langue de Molière pour célébrer son 30e anniversaire, mais c’est au Québec que cela aura finalement pu se faire. Le Fantôme de l’Opéra en français ? Dans la mesure où la pièce est tirée de l’œuvre du romancier français Gaston Leroux, ce n’est pas si étonnant. Et même si les paroles anglaises sonnent parfaitement pour les fans de cette comédie musicale culte, l’adaptation française de Nicolas Engel lui va aussi comme un gant. 
Pas surprenant, puisque celle-ci fut directement inspirée par le style littéraire de Leroux, créant ainsi une belle continuité avec le roman d’origine. À vrai dire, dès les premières notes, la fluidité et la cohérence du texte en français transportent tout autant le spectateur, sinon plus, dans cet univers mystérieux, élégant et romantique qui prend vie dans le Palais Garnier des années 1880.
Plus qu’une version concert
Qui dit « version concert » dit un orchestre et des chanteurs/interprètes sur scène, sans nécessairement les décors et autres éléments visuels de la pièce d’origine. 40 musiciens professionnels occupent en effet le fond de la scène, le chef d’orchestre Dany Wiseman aux commandes. A l’avant, 20 chanteurs d’expérience se joignent à eux pour camper les divers personnages de l’histoire. 
Si les décors sont absents dans cette version concert, ils s’imaginent aisément, d’autant plus que les costumes, maquillages, éclairages et effets visuels ont pour leur part été conservés. Cette version permet avant tout de mettre à l’honneur la musique et le texte, mais l’ambiance si particulière de la célèbre œuvre d’Andrew Lloyd Webber est tout de même bel et bien là, ce qui était tout un défi !
Hugo Laporte et Anne-Marine Suire Le Fantôme de l'Opéra
Ce tour de force, on le doit à Étienne Cousineau et à son astucieuse mise en espace, qui permet aux artistes d’interpréter pleinement leurs rôles tout en effectuant divers déplacements sur scène. Les chorégraphies, signées Maud Saint-Germain, apportent aussi du mouvement au spectacle, empêchant les artistes d’être figés devant leurs micros. Même en version adaptée pour le concert, ces chorégraphies sont un beau clin d’œil aux originales, notamment lors du numéro « Mascarade ». La bonne utilisation des quelques marches sur scène permet d’ailleurs de faire référence à certains morceaux phares de la comédie musicale d’origine. Incroyable à quel point la pièce demeure somptueuse, même dénuée de plusieurs artifices.
Des artistes on ne peut mieux choisis
Avec une distribution presque entièrement renouvelée, cette version concert remaniée nous permet de découvrir de nouveaux talents tout en retrouvant le même duo principal qu’en 2018. Sage décision, en effet, d’avoir une fois de plus choisi Hugo Laporte et Anne-Marine Suire dans les rôles respectifs du Fantôme et de Christine Daaé. La chimie opère encore autant entre ces deux artistes talentueux. Hugo Laporte est le Fantôme dans toutes ses subtilités. Effrayant, mystérieux, romantique, blessé… Il alterne merveilleusement bien les multiples facettes du maestro ; sa voix chaude et puissante de baryton transperce le cœur et les oreilles du public, entre l’arrogance et la souffrance de ce personnage mythique.
Anne-Marine Suire est, pour sa part, toujours aussi radieuse dans le rôle de Christine qui semble avoir été écrit pour elle. La soprano française, à la fois douce et forte, campe avec nuances la muse du Fantôme. Sa délicatesse et sa sensibilité ne l’empêchent pas d’être très assurée dans les numéros exigeants qui dévoilent toute sa versatilité. 
Belle surprise pour le personnage de Raoul, cette fois interprété par Michaël Girard avec beaucoup d’aisance et de conviction, ses talents vocaux se couplant harmonieusement à son jeu. Idem pour Catherine Sénart, qui campe avec brio une Madame Giry mystérieuse et autoritaire. Frédérike Bédard est, quant à elle, parfaite dans le rôle de Carlotta, amusant le public avec les facéties de cette diva exubérante. Le reste de la troupe ne déçoit pas non plus, chacun des artistes apportant sa touche personnelle pour créer un spectacle réussi.
Présentée jusqu’au 26 janvier prochain entre Montréal et Québec, cette version concert du Fantôme de l’Opéra en français nous dévoile sous un nouveau jour cette célèbre comédie musicale dont on ne se lasse pas. Espérons simplement qu’elle poursuive un jour son chemin en France comme initialement prévu !
Découvrez la bande-annonce de la version concert du « Fantôme de l’Opéra » :


Le Fantôme de l'Opéra en français à MontréalLe Fantôme de l’Opéra, d’Andrew Lloyd Weber (musique), Charles Hart (paroles) et Richard Stilgoe (paroles et livret), d’après le roman « Le Fantôme de l’Opéra » de Gaston Leroux
En version concert en français
Du 8 au 12 janvier 2020 – Du 23 au 26 janvier 2020
Au Théâtre St-Denis de Montréal
Du 17 au 19 janvier 2020
Au Grand Théâtre de Québec
Traduction et adaptation : Nicolas Engel ; Directeur du projet : Alexis Pitkevicht ; Direction musicale et arrangements supplémentaires : Dany Wiseman; Mise en scène : Étienne Cousineau ; Assistance à la mise en scène et chorégraphies : Maud Saint-Germain ; Éclairages : Jean-François Couture ; Costumes : Sylvain Genois ; Perruques et coiffures : Marie-Josée Corneau ; Maquillage : Virginie Bachand.
Avec : Hugo Laporte, Anne-Marine Suire, Michael Girard, Frédérike Bédard, Catherine Sénart, Lucie St-Martin, Éric Paulhus, Étienne Isabel, Sylvain Paré, Pierre-Olivier Grondin, Émilie Josset, Mathieu Abel, Patrice Côté, Jocelyne Cousineau, Marie-Pierre Chamberland, Guillaume Dubois, Benoit Godard, Frédérique Labelle, Ariane Morneau.
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Nathalie Katinakis

Nathalie Katinakis

Bercée par les tubes de "Starmania" durant l'enfance, c'est "Cats" qui me donne la piqûre pour de bon quand je me plonge enfin dans son univers en 2010. Dans la foulée, je découvre le West End et rejoins l'équipe de Musical Avenue dès 2011, couvrant les spectacles montréalais depuis le Québec où je réside.FB/IG:@uneportesurdeuxcontinents
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