Critique : « La folle histoire du Petit Chaperon Rouge » au Théâtre Eiffel jusqu’au 7 janvier 2024

Temps de lecture approx. 4 min.

La Folle histoire du Petit Chaperon Rouge est de retour au Théâtre de la Tour Eiffel jusqu’au 7 janvier 2024. Mieux valant tard que jamais, Adam, 7 ans, et Célia, (presque) 5 ans, ont emmené leur papa découvrir ce spectacle qui fait la joie du jeune public depuis plusieurs années. Et ce n’est pas fini !

Une adaptation (très) réussie

Qui ne connait pas Le Petit Chaperon Rouge, le conte popularisé par Charles Perrault et les frères Grimm ? La différence principale entre les deux versions est que dans le cas des auteurs allemands, un chasseur ouvre le ventre du loup pour libérer la jeune fille et sa grand-mère, alors qu’elles n’ont pas cette chance dans la version française du XVIIème siècle. Le parti pris de Pascal Joseph est de proposer une adaptation moderne et résolument libre de l’histoire, le terme « folle » du titre de la comédie musicale n’étant certainement pas galvaudé…

Le spectacle s’ouvre sur Rouge, l’héroïne de l’histoire au caractère bien trempé. Après avoir recadré la voix off qui présente son personnage, elle discute avec sa mère qui lui confie le fameux panier avec la galette, le beurre et la confiture à apporter à sa mère grand. Et Rouge devra y aller seule, sa mère ne souhaitant pas manquer son cours de… zumba. Sur le chemin, elle rencontrera un loup davantage élégant que dangereux, un bûcheron qui a peur de tout, et une sorcière pas très volontaire. Sans oublier les rats qui ont froid (les « rats-caille ») et d’autres personnages issus de l’imaginaire florissant et poétique de l’auteur.

Du talent et beaucoup d'instruments sur scène

Les nombreux personnages du spectacle sont incarnés par quatre comédiens chanteurs, accompagnés par deux musiciens qui participent à l’action. Révélation du spectacle, Amandine Voisin apparaît pétrie de talent et d’énergie dans le rôle de Rouge, de loin le personnage préféré de Célia. Sans oublier la performance remarquable d’Alexis Mériaux (Robin des bois… la légende ou presque), qui incarne un loup charismatique et attachant qui a emporté l’adhésion d’Adam, pourtant rarement friand des « méchants ». Enfin, Anjaya (Cendrillon à Mogador) est aussi convaincante en mère qu’en grand-mère et Simon Heulle (Love Circus ; La Cigale sans la Fourmi) est absolument hilarant en froussard de première.

Nicolas Giroud, par ailleurs compositeur des chansons, forme avec Jérôle Lifszyc un duo de musiciens qui ne se contentent pas de leurs instruments ; tantôt choristes, comédiens, voire danseurs, ils complètent ainsi astucieusement l’ensemble sur l’intégralité des tableaux. Jouant tour à tour de la trompette, du piano, du banjo, de la batterie, de la guitare et du ukulélé, ils réussissent le tour de force de recréer à deux toutes les ambiances du spectacle.

Les décors et accessoires sont au diapason et forment avec la jolie création lumière un très agréable ensemble visuel, tantôt sombre et lugubre, tantôt lumineux et pétillant. Les costumes ne sont pas en reste, même si on pourra leur reprocher par moments de ne pas faire complètement oublier les costumes principaux des personnages. Ainsi, par exemple, Célia pensait que Rouge – alors que son personnage était absent, comme sur « La forêt » – était déguisée, témoignant d’une possible confusion chez les plus petits.

on en redemande !

Les chansons de Pascal Joseph et Nicolas Giroud sont modernes et explorent des univers musicaux riches, de la ballade au rock en passant par le rap et la musique traditionnelle russe ou indienne. Sans compter les nombreux clins d’œil au répertoire populaire, Célia appréciant particulièrement celui à La Reine des Neiges. Quelques ballades un peu longues ont généré un zeste d’ennui chez Adam, comme par exemple « La complainte du bûcheron ». Mais du haut de ses 7 ans, il a bien insisté sur le fait que les chansons étaient quand même « trop cool » (sic), en particulier le très rythmé « Maman s’inquiète ». Certains titres sollicitent même à plusieurs reprises la participation du public, qui ne s’est pas fait prier pour s’époumoner sur l’incontournable « Promenons-nous dans les bois » ou sur le final.

Si l’on en juge par l’insistance d’Adam et Célia pour acquérir le CD vendu à la sortie, et leur demande inédite de prendre une photo avec les comédiens après le spectacle, La folle histoire du Petit Chaperon Rouge est un plébiscite familial. Cela fait maintenant trois jours que les chansons tournent en boucle à la maison, et nos deux chroniqueurs en herbe prévoient déjà d’emmener leur petite sœur de deux ans lors des prochaines représentations. Et ce, même si ce spectacle est davantage adapté aux enfants à partir de 4 ans. Lisa attendra donc certainement la saison suivante, en espérant que le succès continue et que le plaisir se prolonge !

Critique écrite par Samuel Sebban – publiée le 20 mai 2019 sur MusicalAvenue.fr 

La Folle Histoire du Chaperon Rouge
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