Inspirée du film culte de 1992 mettant en vedette Whitney Houston et Kevin Costner, la comédie musicale Le Bodyguard est présentée au Québec pour la toute première fois. Après avoir déjà conquis les publics d’Europe, d’Asie et des États-Unis, c’est dans une version québécoise signée Joël Legendre (Rock of Ages) qu’elle voit aujourd’hui le jour sur les planches du Théâtre St-Denis de Montréal, avant d’être applaudie dans d’autres villes de la province.
Une adaptation québécoise rafraichissante
The Bodyguard, un film à l’intrigue totalement prévisible qui a pourtant laissé sa marque. Il a propulsé la carrière de Whitney Houston, la consacrant en véritable diva de la pop. Sa bande originale est aussi la plus vendue de toute l’histoire. Pas étonnant donc de le voir depuis une dizaine d’années transformé en comédie musicale.
Adapter un tel film comporte son lot de défis. Pas tant au niveau de l’histoire : celle d’un garde du corps (Frank Farmer) embauché pour protéger une chanteuse mondialement célèbre (Rachel Marron). Mais pour faire naître l’étincelle. Et c’est la tâche difficile à laquelle Joël Legendre s’est acquittée avec brio. Offrant au public une version rythmée de l’œuvre qu’il a réussi à imprégner d’humour, son utilisation d’un langage familier fonctionne complètement. Entre la couleur locale et l’action qui se déroule à Los Angeles, on se laisse porter par le spectacle qui réinvente la proposition de départ.
Des chansons iconiques
Ce ne sont pas les dialogues et l’histoire qui retiennent de toute façon notre attention, mais plutôt les chansons iconiques qui l’accompagnent. Tous les tubes du film y sont présents, ainsi que d’autres, issus du répertoire de Whitney Houston comme « I Wanna Dance With Somebody », ajouté volontairement pour l’occasion. Bien que la succession de tableaux soit conventionnelle, certains sont plus originaux, comme dans le numéro de « Run to You », où les deux sœurs, Rachel et Nicki, chantent chacune à une extrémité de la scène, tandis que le harceleur de la première exécute une chorégraphie bien sentie au centre. Tommy Durand donne vie à ce personnage inquiétant par la danse.
Le Mayan Medley se démarque également avec un segment au ralenti qui illustre bien la frayeur de la chanteuse alors qu’elle est assaillie par des fans envahissants.
Une star est née
Whitney Houston était surnommée « The Voice » pour la puissance incroyable de sa voix. Dénicher une artiste au même talent vocal, doublé d’un charisme pour l’interpréter était un défi de taille. Après avoir rencontré de nombreuses candidates, Joël Legendre a jeté son dévolu sur Jennifer-Lee Dupuy. La jeune femme fait un formidable travail en campant le rôle de Rachel Marron, chantant admirablement bien et apportant une brillante présence scénique, digne de l’icône musicale. Plus le spectacle avance et plus elle nous surprend jusqu’à terminer en apothéose avec un grandiose « I Will Always Love You » à donner des frissons.
À ses côtés, Frédérick De Grandpré est aussi parfait dans le rôle-titre, reprenant trait pour trait l’essence du personnage d’origine : un homme sérieux et méthodique au grand cœur. Sharon James (Mamma Mia! ; Rock of Ages) est pour sa part encore sensationnelle dans la peau de Nicki Marron, la sœur de Rachel, à la fois drôle dans son jeu et renversante dans ses prestations.
Teinté d’humour et de nostalgie, Le Bodyguard transcende les limites du film, rendant un captivant hommage à la légendaire Whitney Houston. Cette rafraichissante adaptation vous fera vibrer au rythme des tubes iconiques de la chanteuse. Ne manquez pas ce bon moment au Théâtre St-Denis de Montréal jusqu’au 15 avril, puis à Québec dès la fin juin !
Crédit photo : Annie Diotte

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