Critique : "Siddhartha – L'Opéra-rock" au Palais des Sports de Paris jusqu'au 5 janvier 2020

Temps de lecture approx. 6 min.

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Après une résidence de quelques dates à Saint-Omer, la troupe de Siddhartha – L’Opéra-rock a investi le dôme parisien du Palais des Sports depuis le 26 novembre dernier. Nous avons assisté à la première de ce spectacle musical qui, malheureusement et malgré de belles voix et quelques jolis moments, nous a laissé assez perplexes…

Tout était là : le message, les voix, les décors, les costumes,… Et pourtant, la sauce ne prend pas. Pire, on se demande comment, en 2019, il est encore possible de faire ce type de proposition sur les scènes musicales françaises, sans retenir les leçons du passé. Retour sur un projet que l’on aurait aimé encourager, mais qui s’est malheureusement pour nous davantage apparenté à un voyage au bout de l’ennui qu’à un chemin vers le nirvana.
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Pour mémoire, Siddhartha – L’Opéra-rock est né de l’imagination de David Clément-Bayard, qui en a signé les chansons et qui se met lui-même en scène dans le rôle du sombre personnage de Devaddatta. L’auteur se propose de retracer le chemin de vie mais aussi spirituel du prince Siddhartha Gautama, dit « l’Éveillé », qui fit le choix il y a 2500 ans de renoncer à sa destinée royale pour partir en quête de la véritable nature de l’homme. Il devient alors le guide spirituel de plusieurs fidèles dans le nord de l’Inde, envers et contre tous et surtout contre son père, le roi Suddhodhana, qui voulait pour lui les ors et le pouvoir. Une route à la fois sinueuse et riche d’enseignements pour celui qui, aujourd’hui, est plus connu sous le nom de Bouddha.
En quête de sens… et d’un livret
Sur le papier, l’idée de véhiculer sur scène les messages fédérateurs et porteurs d’espoir de Bouddha est tout à fait louable, malgré une certaine lassitude après avoir déjà vu passer – avec plus ou moins de réussite – la vie de Moïse et de Jésus en version spectacle musical. Dans les faits, le spectacle produit par Frankline Productions souffre de plusieurs défauts, et pas des moindres. Les titres, tout d’abord, sont au nombre de 53 (!!). On nous avait certes annoncé un spectacle entièrement chanté, mais ils s’enchaînent sans aucune transition et parfois sans cohérence. Ne subsistent que des chansons plus ou moins longues, aux paroles parfois maladroites, qui entravent très largement la compréhension de l’histoire. De même, les personnages, plutôt nombreux, défilent sur scène sans que l’on sache très bien de qui il s’agit. Pendant près de 2h30, ou joue donc bien malgré nous à une sorte de « qui est qui » dont on se serait bien passé, d’autant plus que certains personnages n’ont une présence que très accessoire et ne font guère évoluer l’intrigue…
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Toujours concernant les chansons, celles-ci sont teintées d’une pop assez inégale, parfois mièvre, et se ressemblent (pour certaines) beaucoup. Difficile alors pour les artistes de se démarquer et de démontrer une quelconque singularité ; les voix se ressemblent, oscillant entre des aigus certes maîtrisés et des envolées puissantes. Dommage, car elles sont justes et belles. Opéra-rock, vous avez dit ? Non, il n’y a vraiment rien de rock là-dedans. Plutôt une fresque musicale selon nous, à l’instar de Jésus – De Nazareth à Jérusalem, si l’on veut rester dans le jargon accolé à bon nombre de titres de spectacles. De même, peu de choses se dégagent de l’ensemble et on ne fait que survoler les émotions des personnages, ce qui ne laisse guère de place au jeu des interprètes. Enfin, le spectacle souffre d’un gros manque de danseurs et de chorégraphies pour une scène aussi imposante que celle du Palais des Sports. Seuls 9 comédiens d’action sont parfois présents pour enchaîner des acrobaties – certes très réussies – sur une petite poignée de tableaux seulement.
De belles voix et un décor réussi
Outre les très jolies voix de cette troupe de 35 chanteurs et acrobates, quelques autres points positifs permettent néanmoins de tempérer notre ressenti global et de confirmer ce qui était déjà ressorti du showcase de présentation du spectacle. Les costumes colorés à souhait du premier acte, tout d’abord, où l’on perçoit le souci du détail, mais aussi les décors globalement très réussis nous font passer aussi bien d’un palais des 1001 nuits à une forêt millénaire où règne un banyan géant. La scène qui ouvre le deuxième acte notamment, où Siddhartha médite assis au milieu de cet arbre immense, est particulièrement efficace et visuellement très impressionnante, malgré un jeu de lumières un peu anarchique. Le tout revêt parfois des allures de Cirque du Soleil, ce qui n’est pas étonnant lorsque l’on sait que Magda Hadnagy, qui a signé la mise en scène, a notamment été la directrice scénique du Cirque Phénix. Autre véritable point fort, Inca (Roméo et Juliette ; La Légende du Roi Arthur), qui incarne Siddhartha et porte la majorité du spectacle sur ses épaules. Indéniablement, sa voix transporte et l’on sent chez lui l’expérience acquise au fil de ses précédentes expériences scéniques. Ses titres sont d’ailleurs les plus efficaces (« La vie m’attend », « Peut-être »), et les moments où est exploitée sa relation avec son père, le roi Suddhodhana joué par Sebastiao Saramago (Les Aventures de Tom Sawyer ; We Will Rock You), sont les plus touchants. Cela tient avant tout à ce duo d’interprètes expérimentés.
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De manière générale, Siddhartha – L’Opéra-Rock a été pour nous une déception. Subsisteront tout de même des voix aériennes et agréables à écouter, un message universel et de jolis tableaux qui se succèdent pour le plaisir des yeux. Malgré tout, la troupe a eu droit à une véritable standing ovation à l’issue de cette première. Nous ne pouvons donc que vous encourager à aller vous forger votre propre opinion au Palais des Sports d’ici le 5 janvier prochain !
Crédit photos : Philippe Fretault


Siddhartha – L’Opéra-Rock, de David Clément-Bayard et Antoine Markus
Au Dôme de Paris – Palais des Sports
34 Boulevard Victor, 75015 Paris

Jusqu’au 5 janvier 2020
Mise en scène : Magda Hadnagy ; Livret, paroles et musiques : David Clément-Bayard ; Production exécutive : Philippe Barreau ; Arrangements : Igor Bolender ; Production album ; Fred Juarez
Avec : Inca, Benoît Valliccioni, Kaël, Sebastiao Saramago, Célia de la Fontaine, Mélissa Forton, Cédric Chupin, Meddy Saidi, Julien Arcuri, Axel Hirsoux, Amy Lerie, Océane Berland, David Clément-Bayard, Sébastien Duchange, Pierre Etienne, Steve Setiano, Aurel Fabregues, Yassine Aylann, Sébastien Delors, Camille Millian, Yara Kasti, Morgane Benzahra, Eline Dupraz, Jessica Gabrielle et Laetitia Kullean
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Chloe Enkaoua

Chloe Enkaoua

J'ai trois passions dans la vie : les voyages, les romans de Stephen King et les comédies musicales. En grandissant au milieu de quatre grandes sœurs, j'ai été biberonnée aux films musicaux, de "Hair" à "The Chorus Line" en passant par "West Side Story", "Grease" et "Fame". Depuis 2008 et mon arrivée à Paris pour exercer le métier de journaliste, j'écume les salles de spectacles pour y découvrir les nouvelles comédies musicales à l'affiche. Et lorsque je le peux, celles de Broadway et du West End également !
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