Stomp se joue à nouveau à Paris au Théâtre Bobino. Vous avez vu passer les affiches dans le métro parisien ou découvert ce spectacle il y a plusieurs années. Voici 3 raisons pour lesquelles nous vous conseillons de le (re)voir !
Pour (re)découvrir un succès planétaire
En 1991, un groupe de percussionnistes anglais crée Stomp : un spectacle acrobatique utilisant des objets du quotidien comme instruments (poubelles, éviers, balais…) pour créer des rythmes tout en dansant. Plusieurs formes dérivées du spectacle ont vu le jour au cours du temps, avec plus ou moins d’interprètes, des versions extérieures, ou encore des films. Depuis 30 ans, le succès de Stomp ne se dément pas, et le public est au rendez-vous !
Le spectacle se compose d’une succession de numéros dont la musique ne repose que sur une chose : les rythmes endiablés créés par les interprètes. L’intrigue est d’une grande simplicité permettant son exportation à l’international. Il n’y a aucune ligne de dialogue. L’histoire est celle d’une bande de huit personnages qui se rencontrent et se confrontent dans un enchevêtrement de camaraderie et de compétition (de percussions). Le passage d’un numéro trouve sa justification dans l’utilisation d’un nouvel objet avec une complexité ou une ingéniosité supposée croissante, jusqu’au grand pot pourri final. Un axe narratif plus solide aurait cependant permis de justifier la longueur d’1h30 du spectacle et d’éviter quelques temps morts.
Pour un spectacle drôle et surprenant
Stomp n’est pas un simple concert de percussions, mais bien un spectacle total. Celui-ci se déroule dans un décor unique qui tient autant du placard à ménage que d’une décharge municipale soigneusement rangée.
Chaque numéro apporte son rang de surprises : depuis le numéro poétique et calme des briquets jusqu’au grand ballet des chariots de supermarché, les artistes réalisent chaque soir des performances qui émerveillent les spectateurs (mais que nous vous déconseillons de reproduire chez vous).
Le spectacle n’est pas seulement impressionnant et ingénieux, il est également drôle ! Le public rit à de nombreuses reprises des interactions ou maladresses volontaires des interprètes. C’est un humour parfois un peu lourd et répétitif qui arrache les applaudissements enchantés du public.
Pour applaudir 8 interprètes talentueux
Sur scène, ils sont huit. Six hommes et deux femmes, chacun avec un style et un personnage bien différents. Tous redoublent de talent : ils sont non seulement d’excellents percussionnistes, dotés d’un sens aigu du rythme, mais également des danseurs, des acrobates, des jongleurs, des mimes, etc. Présents sur scène presque sans discontinuer, ils ne semblent jamais à court d’énergie.
Deux d’entre eux sont particulièrement développés : l’homme timide qui souhaite s’intégrer à la bande et le chef de la bande qui joue des gros bras. On peut regretter que les deux femmes soient parfois mises en retrait. Par ailleurs, il est dommage que seuls certains danseurs-musiciens aient le droit à un numéro solo et pas tous. On sent pourtant qu’ils ont chacun beaucoup à nous dire.
Saluons également la performance technique de ce spectacle : les régisseurs font, chaque soir, des merveilles, en contrôlant les dizaines de micros dissimulés sur scène qui permettent d’entendre autant le claquement de la langue, le froissement d’un journal, le crissement du sable ou le son des claquettes et des tambours. La création sonore de ce spectacle ne repose pas uniquement sur sa composition rythmique, mais également sur le travail de sa diffusion au public.
Pour un propos toujours d’actualité
Le revoir aujourd’hui, dans un contexte de changement écologique revêt également une connotation nouvelle : celle de la place du recyclage et de l’inventivité de ce qui existe déjà. Inutile de faire appel à la technologie pour créer des accessoires plus impressionnants ou des spectacles innovants.
Plus de 30 ans après sa création, Stomp demeure un OVNI, un spectacle efficace, impressionnant et enthousiasmant : le style de spectacles que chacun devrait voir au moins une fois dans sa vie.
Si vous voulez en lire davantage sur le sujet, n’hésitez pas à lire la critique que nous en avions fait en 2017 lors de la tournée canadienne.
Et si vous le ratez cet été, n’ayez crainte, la tournée revient en janvier 2024 à la Cigale à Paris !
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