Critique : "Hit Parade" au Palais des Congrès de Paris et en tournée

Temps de lecture approx. 6 min.

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Les avatars virtuels de Claude François, Dalida, Mike Brant et Sacha Distel investissent la scène du Palais des Congrès dans une reconstitution de show télévisé à l’ancienne.
Les années 70 voient l’arrivée de la couleur à la télévision, qui est en train de devenir un medium de plus en plus populaire et ouvre de nouvelles perspectives aux artistes. Claude François, en homme de spectacle rompu à l’exercice des concerts grandioses, décide de produire un grand spectacle de variétés, entouré des plus grandes vedettes de l’époque. Son but : offrir le temps d’une soirée le plus grand concert de France devant des millions de spectateurs.
Hologramme ou réalité ?
Faire ressusciter les quatre plus grandes vedettes de la chanson française des années 70 ; créer une illusion d’optique exceptionnelle jamais vue sur scène ; proposer un spectacle inédit qui nous replonge dans les grandes émissions musicales d’il y a quarante ans : Hit Parade ne manque ni d’ambition ni de promesses !
Le premier grand spectacle de 2017 ne se montre hélas pas à la hauteur.
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Tout l’intérêt du spectacle repose sur la technologie holographique, qu’on nous promet si bluffante que les premières affiches du spectacle osaient la question « Hologramme ou réalité ? ».
Le spectateur néophyte s’attend donc à voir apparaître (comme par magie) la représentation 3D de Claude François et de ses co-vedettes d’un soir sur scène, au milieu de danseurs virevoltants.

La technologie est malheureusement encore loin d’arriver à produire ce type d’illusion. Car, voyez-vous,  « l’hologramme » est une technique de projection vidéo (certes aboutie et de haute technologie) sur un écran translucide. Les personnages virtuels évoluent donc en 2D sur un tulle quasi-invisible placé très loin du public, qui ne croit pas un instant à l’effet de trompe-l’œil.
La surprise tant espérée ne se matérialise pas, le principe même d’hologramme s’effondre après seulement quelques secondes, et la déconvenue est à la hauteur de l’attente créée artificiellement autour du spectacle.
Les limites de la technologie contraignent la mise en scène à rester terriblement statique, puisque les stars vivent dans un unique plan situé à 10 mètres des premiers rangs.
On arrive pourtant à oublier parfois ces contraintes, et des tableaux tels que « La Belle Vie » de Sacha Distel, ou le numéro de grand escalier disco de Dalida sur « J’attendrai », sortent du lot.
Hélas, le reste du temps, la magie n’opère pas.
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En effet, bien qu’il se passe beaucoup de choses sur scène (entre hologrammes, danseurs, vidéos, lumières, ballet de techniciens de plateau…), on n’y voit rien de véritablement intéressant. Il est en effet difficile pour le spectateur d’oublier que les stars ne sont que vidéos, et ce n’est clairement pas sur elles que notre attention est à même de se focaliser dans un spectacle vivant.
Le metteur en scène Grégory Antoine (habitué des grands événements et cérémonies) n’a pas réussi à créer d’interaction entre le réel et le virtuel. Les éclairages de scène ne sont jamais raccord avec les lumières de studio de cinéma ayant servi à la réalisation des images projetées. Les voix enregistrées trahissent la désincarnation totale des chanteurs. Avatars et comédiens se tiennent à bonne distance les uns des autres et évoluent chacun dans leur monde.
Tout aurait pu être différent si, par des procédés relevant de l’escamotage, on voyait soudain des doublures bien réelles prendre la place des images de synthèse le temps d’une chorégraphie ; si les hologrammes s’avançaient au centre de la scène sur un écran mobile ; si des objets manipulés par les hologrammes passaient physiquement dans les mains des danseurs ; si les voix de Dalida et consorts nous parvenaient de leur représentation sur scène, comme celle des comédiens… bref : si la magie invitait la technologie à danser avec la poésie.
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Un spectacle de variétés visuellement réussi
Hit Parade n’est pas pour autant un échec cuisant. Pour donner de la vie à ce monde en deux dimensions, la mise en scène et la scénographie font appel à de nombreux effets vidéo et de lumières absolument magnifiques, qui donnent un peu de substance à l’ensemble. Ils ont l’art de magnifier et rendre hommage au travail des réalisateurs de l’époque, qui mettaient un point d’honneur à créer, innover et émouvoir à travers leurs émissions télévisées, des qualités aujourd’hui perdues.
C’est d’ailleurs le concept même d’émission télévisée qui sauve le spectacle, puisqu’il relègue au second plan les notions d’intrigue et de théâtre.
Les séquences de transition, qui mettent en scène un quatuor de personnages évoluant dans l’ombre pour le bon fonctionnement du tournage, n’apportent pas grand chose : aucun enjeu ni élément perturbateur ne vient donner le moindre intérêt au livret de Hit Parade.
Ni l’amourette insipide entre la chorégraphe et l’ingénieur lumières – Tonya Kinzinger (Sous le Soleil ; Danse avec les Stars) et Robert Pagnol – ni les clowneries sympathiques d’un très jeune technicien (Nicolas Vogel) n’arrivent à ébaucher la moindre histoire en coulisses du grand show télé. On ne retiendra que les répliques – signées par Bruno Gaccio (Avenue Q) et le metteur en scène – du talentueux Franck Vincent (Les Fiancés de Loches ; Hairspray), très drôle en chef opérateur syndiqué.

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En outre, les paillettes l’emportent sur la représentation historique : ne vous attendez pas à voir le Claude François anxieux et tyrannique dont les foudres s’abattaient sur ses collaborateurs (le spectacle est totalement verrouillé par son fils, très attaché à défendre une image positive de l’artiste), ni la Dalida torturée ou le Mike Brant dépressif…
C’est la « positive attitude » et les numéros chantés qui font tout l’intérêt de Hit Parade. Les tubes inoubliables invitent irrémédiablement à danser sur son siège, portés par une superbe bande-son arrangée par Gérard Daguerre, que soutient l’utilisation bienvenue d’un groupe sur scène. Les voix enregistrées des artistes se mêlent harmonieusement à ces nouvelles orchestrations et provoquent l’adhésion du public, comme le très émouvant « Dis-lui » de Mike Brant.
Un soin particulier a été accordé à la recherche de doublures vocales dignes d’imiter les stars pour leurs interventions parlées tout au long du spectacle : des passages convaincants voire touchants, notamment lorsqu’on découvre que c’est l’un des fils de Sacha Distel qui double la voix de son père.
Reste que le résultat n’est pas à la hauteur des promesses, et l’on en vient à se dire que le spectacle aurait sans doute été beaucoup plus intéressant avec des sosies qu’avec ce procédé holographique froid.
Bien que l’on passe un agréable moment avec les avatars virtuels de nos stars préférées, le constat est sans appel : la technologie sans l’émotion ne produit que du vent.
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Hit ParadeHit Parade, de Gregory Antoine et Bruno Gaccio
Sur une idée de David Michel
Au Palais des Congrès
2 place de la Porte Maillot
75017 Paris

Du mardi au jeudi à 20h30, vendredi et samedi à 15h00 et 20h30, dimanche à 14h30
Et en tournée à travers la France, la Belgique et la Suisse.
Mise en scène : Grégory Antoine ; chorégraphies : Cécile Chaduteau ;  direction musicale : Gérard Daguerre ; costumes : Frédéric Olivier ; scénographie : Bernard Arnoult
Avec : Christelle Frégé, Tonya Kinzinger, Mickaël Leduc, Christopher Lopez, Robert Pagnol, Théo Salemkour, Franck Vincent, Nicolas Vogel.
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