Le dernier, très attendu live action de Disney, « La Petite Sirène », adaptation du populaire dessin animé oscarisé des célèbres studios (1989) est sorti cette semaine dans les salles obscures. Début mai, nous participions à la conférence de presse en présence des artistes et de l’équipe créative et avions eu le privilège de découvrir le film en avant première sur grand écran !
C’est un projet colossal qui a été confié au réalisateur Rob Marshall. Transposer le dessin animé en live action se révèle une véritable prouesse technique ! Lui-même l’avoue « Cela a été le plus gros challenge de ma carrière. Je pense que je n’aurais pas pu y arriver sans toutes mes précédentes expériences de réalisations.»
À travers son regard, La Petite Sirène renait ainsi sur fond d’épopée épique entre terre et mer. Les images sont sublimées par les éternelles chansons d’Alan Menken et Howard Ashman complétées de nouvelles paroles et musiques écrites par Lin-Manuel Miranda.
Le scénario retravaillé par David Magee vient également donner plus de profondeur aux personnages pour offrir au film une nouvelle dimension.
Une distribution diversifiée et talentueuse
Lorsque l’on demande à Rob Marshal quels ont été les éléments les plus importants pour donner au film cette nouvelle dimension, le réalisateur répond « Les acteurs, les acteurs et toujours les acteurs« . De ce côté-là, il semble bien que les bons choix ont été faits !
Passées les premières polémiques dans la presse autour du choix de l’actrice et chanteuse Halle Bailey pour Ariel, l’important est finalement de retrouver l’âme du personnage à travers la performance à l’écran. Et Bingo ! Halle Bailey incarne toute l’essence du personnage d’Ariel. Du regard à la voix en passant par sa psychologie, elle semble parfaitement connectée.
Son jeu d’actrice exprime à la perfection toute la passion et la détermination dont fait preuve Ariel. « Ariel est passionnée et pleine de sagesse, elle sait ce qu’elle veut et ne renonce pas. J’ai le sentiment que nos histoires sont parallèles, elle m’inspire beaucoup pour m’affirmer » raconte l ’actrice.
Sa voix angélique et son interprétation de la chanson iconique « Part of the world » (« Partir là-bas ») ne vous laissera pas indifférent.
Le Prince Eric, quant à lui, est interprété par l’acteur Jonah Hauer King. Brun, regard bleu profond, son joli minois semble littéralement venu du dessin animé et repris dans le film ! Mais ici Eric est plus qu’un prince charmant ce qui rend son personnage bien plus intéressant ! Le live action développe le passé du prince à travers une toute nouvelle chanson « Wild Uncharted Waters » (« Par delà l’Horizon ») proposant ainsi une personnalité plus complexe et encore plus attachante du prince.
« Eric est un personnage qui fait preuve de beaucoup de compassion, de gentillesse, il est très ouvert d’esprit et toujours prêt pour l’aventure. Au début du film, il est perdu et se sent incompris. Il a soif de liberté et de découvertes. Il est passionnément attiré par la mer d’où il a été sauvé suite au naufrage du bateau de ses parents puis adopté par la reine Selina » explique l’acteur.
Penser Eric comme un être humain et non comme un prince charmant semble ici être le secret de Jonah Hauer King pour donner une interprétation juste et sincère du personnage.
L’adaptation en live action développe aussi un parallèle intéressant entre Eric et Ariel. Les deux personnages ne se sentent pas à leur place dans leur univers et leur connexion s’en trouve renforcée.
Cela se traduit aussi avec beaucoup de poésie dans les décors où l’on peut, par exemple, remarquer des similarités entre la grotte d’Ariel et l’immense bibliothèque du Prince Eric dans laquelle il rassemble ses découvertes. Le couple Baily et Hauer King fonctionne aussi très bien. L’alchimie entre les deux acteurs est palpable et offre des scènes pleines de douceurs et de bienveillance comme lorsque les deux personnages apprennent à se connaitre sur la terre ferme.
L’idylle entre Eric et Ariel peine à voir le jour car menacée par deux autres personnages principaux : Triton – père d’Ariel et roi des Océans – et Ursula, sœur de Triton et sorcière des mers…
Triton est interprété Javier Barden, tout à fait crédible en figure imposante et royale déstabilisée par l’envie d’indépendance de sa fille. « J’ai été particulièrement attiré par la relation qu’entretien Triton avec sa fille. Même s’il l’aime très fort, ce n’est pas toujours de la bonne façon. Il a en fait besoin de faire face à sa plus grande peur, l’envie de liberté d’Ariel.» explique l’acteur.
Quant à Ursula, elle est campée par l’excellentissime Melissa McCarthy qui fait de la sorcière un personnage délicieusement cynique et antipathique. Bien que l’actrice ne soit pas chanteuse professionnelle, elle livre une impressionnante interprétation de la chanson « Unfortunate souls » (« Pauvres âmes en perditions »).
Si le choix des acteurs nous a réellement convaincu, nos réserves concernent cependant les personnages de Polochon, Sébastien et Eureka. Le réalisme délibérément recherché par le live action gomme la sensibilité des ces rôles secondaires et, malgré les quelques ressorts comiques qui leur reviennent, empêche ainsi de s’attacher aux personnages comme on l’aurait aimé.
Quand le rÉalisme flirte avec la fantaisie
L’adaptation en live action du dessin animé a demandé une incroyable réunion de talents autour de Rob Marshall, des décors de John Myhre, aux costumes de Colleen Atwwod sans oublier les coiffures et maquillages de Peter Swords King. Tous avaient pour mot d’ordre de traduire à l’écran la réalité du monde terrestre et la fantaisie du monde sous-marin.
« Il y a deux mondes différents, le monde terrestre et le monde sous-marin où les sirènes existent et les poissons parlent. Sous l’eau l’univers est entièrement créé de façon digitale alors que sur terre tout est réel et réalisé à la manière d’un film classique » explique Rob Marshall.
En effet, les scènes sous-marines n’ont pas été tournées sous l’eau mais à l’aide d’une technique cinématographique appelée dry-for-wet. Cette technique permet de simuler un personnage sous l’eau pendant le tournage sur une scène sèche avec un rendu impressionnant.
Visuellement, l’attention portée aux détails devrait ravir les spectateurs et c’est sans compter la superbe palette de couleurs injectée dans les différents univers du film. Du bleu clair de la grotte d’Ariel proche de la surface et de la lumière de jour au violet sombre de l’antre d’Ursula, chaque thème de couleur définit un personnage et aide à raconter la scène qui se joue.
L’esthétique de ce nouveau live action et ses acteurs nous ont donc séduits et il ne nous aura pas fallu longtemps pour plonger à notre tour « sous l’océan ».
Mais attention, la magie n’opère qu’à condition de garder ses yeux d’enfants !
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