C’est n’est pas tout les jours que science fiction et romance se mélangent pour donner naissance à une comédie musicale. The Time Traveller’s Wife issue du mariage de ces deux genres vient d’ouvrir ses portes à Londres pour le meilleur et pour le pire.
UN DRAME NOIR HOLLYWOODIEN
Arrivée sur le West-End début Octobre 2023, The Times Traveller’s Wife est une création inédite inspirée du best seller de 2003 d’Audrey Niffenegger et du film qui lui a succédé en 2009 avec Rachel McAdams et Éric Bana. Elle nous raconte l’histoire d’Henry, un libraire doté d’une malformation génétique qui le force à voyager dans le temps de manière abrupte et inattendue. Sa femme Clare est une artiste qui tente de construire une relation avec lui malgré ses absences répétées et ses visions du futur perturbant le présent. Là où tout se complique, c’est quand Henry peut rendre aussi bien visite à sa future fille qu’il ne connaît pas encore ou à sa femme alors qu’elle était encore adolescente. Cela va mettre sa relation avec Clare dans une situation complexe.

retour vers le futur du passé
La grande force de The Time Travellers Wife réside dans sa scénographie élaborée, moderne et efficace qui permet de passer très rapidement d’un environnement à un autre avec brio. Les décors sont superbes et les projections associées embellissent le tableau sans peine. En revanche, l’histoire part tellement dans tous les sens que l’on a du mal à se repérer malgré les indices temporels affichés ici et là. Alors que l’acte 1 se termine, nous n’avons pas vraiment avancé dans le récit et il ne s’est pas passé grand chose malgré quelques chansons sympathiques. La seconde partie vient nettement relever le niveau avec un enjeu scénaristique un peu plus pesant et des morceaux plus impactants. Il faudra attendre la fin du spectacle pour que l’émotion commence à nous gagner, mais il est malheureusement déjà trop tard. À force de voyager dans le temps, Henry finit par perdre le spectateur pour ne le cueillir à nouveau que dans les 10 dernières minutes. Heureusement la distribution pallie grandement à ce problème de livret.
David Hunter que nous avions pu applaudir dans Waitress, est impeccable dans le rôle d’Henry, ce voyageur du temps tiraillé entre sa connaissance du futur et l’impossibilité de modifier le passé. Il représente un défi pour les habilleuses qui doivent effectuer plus d’une trentaine de changements rapides de costumes au cours du spectacle. Vocalement très touchant, il brille particulièrement dans le tube pop rock qui ouvre l’acte 2 » The Journeyman » accompagné d’une mise en scène impressionnante.
Joanna Woodward est tout aussi talentueuse dans le rôle de Clare. Elle porte également les morceaux forts du spectacle dont le magnifique « On and On », « Masterpiece » ou encore « I’m In Control » où l’on reconnaît la patte de la chanteuse Joss Stone qui a composé les titres originaux du spectacle. Malheureusement, l’ensemble des musiques n’est pas mémorable et l’on ne réécoutera probablement pas l’album en boucle comme nous pouvons le faire sur d’autres comédies musicales.
Le reste de la troupe réussit à offrir un ensemble cohérent et éclectique avec notamment les seconds rôles Tim Mahedran et Hiba Elchikhe, couple d’amis assurant les phases un peu plus comiques du spectacles et qui surprennent rapidement par leurs capacités vocales inattendues !

Il faut avouer que la saison actuelle à Londres regorge de petites pépites aussi différentes que captivantes et malheureusement The Time Traveller’s Wife souffre probablement de la comparaison avec ce que l’on peut applaudir actuellement. A cause d’un livret un peu confus et de musiques oubliables, difficile à la magnifique scénographie et à la distribution talentueuse de permettre à cette nouvelle comédie musicale de tirer son épingle du jeu. Si vous voulez un voyage dans le temps qui vous décoiffe, il faudra chercher du côté de l’Adelphi Theatre avec Back To The Future.
Crédit Photos : Time Traveller’s Wife

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