Critique : "Jules Verne" au Théâtre Edouard VII de Paris

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Nous avions quitté le Théâtre Edouard VII après la très belle quatrième édition des Trophées de la Comédie Musicale, qui avait vu Jules Verne remporter (à égalité avec La Cigale sans la Fourmi) le Trophée de la meilleure Comédie Musicale Jeune public. Créé en 2015, le spectacle s’est vu auréolé également d’une nomination aux Molières 2019 dans la catégorie Meilleur Spectacle Jeune Public. Il était temps de faire appel à nos chroniqueurs en herbe Adam (7 ans et demi) et Célia (5 ans et demi), afin de confronter leur regard à ce succès critique et d’observer l’évolution depuis notre dernière venue.

Jules Verne nous propose un voyage dans l’univers mythique de l’un des écrivains fondateurs de la science-fiction, avec des œuvres comme Le Tour du monde en quatre-vingts jours (dont l’adaptation en comédie musicale est prévue en février 2020 au Théâtre Mogador de Paris), Voyage au centre de la Terre ou encore Vingt mille lieues sous les mers. A la veille de ses 13 ans et de son départ en pensionnat, le jeune Jules est capturé par le capitaine Nemo, qui est apparu alors que son créateur racontait son histoire. Son petit frère Paul et sa petite sœur Anna vont tout faire pour le retrouver, en se faisant aider par d’autres personnages créés par Jules Verne, comme Michel Strogoff, Philéas Fogg, et Michel Ardan, mais aussi d’un dinosaure et de trois princesses très célèbres.
Le Théâtre Edouard VII avait fait le plein en ce frais premier dimanche de décembre, témoin d’un bouche à oreille qui fonctionne plutôt bien pour le spectacle écrit et composé par Nicolas Nebot et Dominique Mattei. Nous les avions d’ailleurs rencontrés pour la création du spectacle en 2015, qui s’appelait alors Le Voyage Extraordinaire de Jules Verne. Outre le raccourcissement du nom, celui-ci a bien évolué depuis, et cette nouvelle saison apporte un changement de taille : exit les marionnettes manipulées par des artistes adultes pour incarner les enfants, place à de vrais bambins en chair et en os.
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Un livret magnifique pour une superbe histoire
La première force de l’œuvre est incontestablement son livret. L’écueil traditionnel de ce genre de spectacle est de tourner à un passage en revue des personnages avec un tableau dédié à chacun, sur le modèle d’Emile Jolie, par exemple, dont la force ne réside pas dans la richesse de l’intrigue. Jules Verne ne s’inscrit pas dans cette tradition très française, mais propose une véritable pièce de théâtre musical, avec une densité scénaristique étonnante et des chansons qui font avancer l’histoire. S’y ajoute une réflexion sur le passage à l’âge adulte, sur la relation entre la créature et le créateur, et sur le lien parent/enfant.
Adam et Célia ne s’y sont pas trompés et ont été complètement happés par le spectacle, tout comme leur papa, malgré l’heure et demie sans entracte. La chanson d’ouverture, « Avant l’heure », permet d’ailleurs une adhésion immédiate des enfants, et a beaucoup plu à nos deux chroniqueurs en herbe. C’était un peu plus difficile à suivre pour Célia, car certaines notions sont plus complexes à appréhender (en particulier la chanson « Créature(s) »), mais avec quelques éléments d’explication elle a parfaitement suivi. Le rythme du spectacle est soutenu, tout en laissant suffisamment de temps aux enfants pour vivre pleinement leurs émotions. Le spectacle n’est d’ailleurs pas avare en la matière : quel plaisir de voir les enfants rire, être inquiets et aussi un peu émus à la fin !

Concernant les musiques, on retrouve à la fois des chansons très pop et des musiques d’ambiance signées Dominique Mattei, qui s’accordent parfaitement avec l’atmosphère du spectacle. Le vocabulaire est accessible tout en étant riche et c’est un véritable plaisir pour les oreilles, d’autant que de nos places le son était très bien réglé. On regrettera néanmoins l’absence d’un orchestre live pour accompagner les artistes, mais c’est malheureusement le lot de ces productions qui compensent néanmoins avec des orchestrations pré-enregistrées très travaillées.
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Une troupe débordante de talent et d’énergie – une scénographie réussie
On ne peut pas évoquer les artistes sans commencer par le trio d’enfants. Sans avoir vu la précédente version, il est difficile d’imaginer que le spectacle ait pu exister sans enfants en chair et en os tant ils paraissent indispensables. Nous avons eu la chance d’applaudir Sacha Kaminsky, excellent en créateur d’histoires et grand-frère protecteur, et Ella Kinas, qui campe une sœur tout en finesse – qui n’est pas sans rappeler Wendy dans Peter Pan – bouleversante de sincérité sur sa chanson (« Une berceuse »). Enfin, mention spéciale pour Adam Seddouki, qui incarne un Paul irrésistible, emportant l’adhésion de toute la famille. Célia était d’ailleurs ravie d’être juste à côté de lui au moment des photos avec la troupe.
Concernant les huit adultes qui complètent cette troupe, ils sont au diapason avec beaucoup de talent, d’énergie et de plaisir sur scène. David Eguren (La Tour de 300 mètres) incarne un Capitaine Nemo tout en subtilité, et nous avons beaucoup apprécié la pétillante Solen Shawen dans la marionnette du dinosaure Dina. Les trois princesses ne sont pas en reste, en notant une nouvelle fois la performance à contre-emploi de Gaëlle Gauthier (Mamma Mia! à Mogador), méconnaissable en Blanche-Neige, qui rappelle son incarnation de Madame Olga dans La petite fille aux allumettes. Mais la préférée d’Adam et Célia est certainement Charlotte Bizjak (Mamma Mia! à Mogador ; Peter Pan), qui les a fait pleurer de rire avec ses crises répétées de narcolepsie.
Enfin, Nicolas Nebot et Nicolas Sire ont fait un merveilleux travail de mise en scène et de scénographie. Alliant astucieusement de très belles vidéos à des éléments de décors impressionnants, le tout nous transporte avec brio dans différents univers, que ce soit sur Terre, sous la mer ou dans l’espace, sur la planète Léolam, sur laquelle vivent les personnages des histoires. Ce choix de nom fait écho aux deux grandes thématiques du spectacle : « Leolam » vient de l’Hébreu. « Olam veut dire « le monde » et « Leolam Vaed » signifie « pour toujours et à jamais ».
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Vous l’aurez compris, Jules Verne a emporté l’adhésion de Célia, Adam et leur papa, comme rarement un spectacle avant lui. En même temps, difficile de trouver un reproche à faire à cette magnifique production. Nous conseillons le spectacle pour des enfants à partir de 6 ans, même s’il plaira déjà aux enfants dès 4 ans (attention à la durée) qu’il faudra toutefois accompagner dans leur compréhension. Célia en est le parfait exemple, elle est ressortie ravie.

D’ailleurs, à la question, « est-ce que ça te donne envie de lire des livres de Jules Verne ? », Adam a répondu sans hésitation « Ouais, trop ! » (« Oui, vraiment » après reformulation contrainte). Il devra patienter encore quelques années car il est encore un peu petit, mais si cette superbe comédie musicale donne envie aux enfants de lire des livres de Jules Verne, que demander de mieux ? Bref, mission largement accomplie, sans parler du CD du spectacle qui tourne déjà en boucle à la maison… 
Découvrez ci-après la bande-annonce de « Jules Verne » :
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Crédits photos : Captures d’écran Teaser Jules Verne & Olivier Brajon


Jules Verne, de Dominique Mattei et Nicolas Nebot
Actuellement et jusqu’au 4 janvier 2020 au Théâtre Edouard VII
Place Edouard VII
75009 Paris
Livret, paroles, mise en scène : Nicolas Nebot ; Musique : Dominique Mattei ; Chorégraphies et assistante mise en scène : Patricia Delon ; Marionnettes : Mehdi Garrigues ; Décors : Nicolas Sire ; Lumières : Erwan Champigné ; Maquillage/perruques : Caroline Bitu ; Costumes : Marie Credou ; Design sonore : Patrick Bergeron ; Mixage : Volodia ; Contenu vidéo : Very Content
Avec : David Eguren (Capintaine Nemo) ; Solen Shawen (Dina) ; Thierry Gondet (Phileas Fogg) ; Gaëlle Gauthier (Blanche Neige) ; Adrien Pelon (Michel Ardan) ; Charlotte Bizjak (La Belle au Bois Dormant) ; Leo-Paul Salmain (Michel Strogoff) ; Sabine Perraud (Cendrillon) ; Gregoire Dutailly ou Sacha Kaminsky (Jules Verne) ; William Salbot ou Adam Seddouki (Paul) ; Manon Le Bail ou Ella Kinas (Anna).
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